Sadiki est-il sur les traces de Belkora? En 2009, le maire PJD de Meknès a été radié de son poste pour une affaire portée devant la justice. Aujourd'hui, le même scénario risque de se répéter avec l'actuel maire de la capitale, Mohamed Sadiki. En tout cas, la situation semble se compliquer pour le président du conseil de la ville de Rabat. Le dossier qui a pris une tournure judiciaire pousse le secrétariat régional du parti de la lampe à afficher son soutien pour le maire de Rabat. Plus loin encore, les responsables pjdistes donnent une tournure politique à l'affaire. Il faut dire que tout a commencé lorsque des documents sur le départ à la retraite anticipée de l'actuel maire ont fait surface. Lesdits documents laissent penser que le responsable, employé à l'époque par la société délégatrice chargée de l'eau et de l'électricité a quitté son poste pour des raisons de santé. C'est donc toute la procédure de mise à la retraite qui a été remise en cause puisque de nombreux employés de la société ont profité de la même opération. L'opposition menée notamment par le PAM (Parti authenticité et modernité) avait demandé l'ouverture d'une enquête pour mettre la lumière sur cette affaire. Jusqu'ici, les responsables du parti de la lampe ne semblaient pas très inquiets. Mais depuis que l'Agence judiciaire du Royaume (AJR) est entrée en jeu, la donne a complètement changé pour les Pjdistes. Ces derniers ont aujourd'hui l'AJR dans le viseur. «Le secrétariat régional est très étonné de l'intervention de l'agence judiciaire du Royaume qui a outrepassé ses prérogatives ainsi que les dispositions légales et organisationnelles encadrant son travail», disent les responsables de l'antenne régionale du parti. Ces derniers adoptent un ton menaçant laissant entendre que «des décisions politiques adéquates concernant la situation des élus du parti au sein du conseil de la ville seront prises» en fonction des développements dans cette affaire. Ira-t-on jusqu'à une démission collective du groupe du parti dans la mairie de Rabat ? Il semble que le PJD veut anticiper le verdict de la justice dans cette affaire ainsi que les décisions qui risquent d'en découler. Une autre question se pose concernant la position des instances nationales du parti dans ce dossier. Pour le moment, c'est le silence radio, notamment du secrétariat général du Parti de la justice et du développement, l'une des plus hautes instances décisionnelles de cette formation politique. De leur côté, les responsables régionaux n'hésitent pas à parler d'un «complot» qui vise le maire et les élus dans la capitale. Affaire à suivre…