Abdelaziz Aftati out. Le très controversé député de l'Oriental a été suspendu par son parti. Une suspension qui concerne toutes ses fonctions au sein du PJD (Parti de la justice et du développement). Tout commence lorsque le parlementaire a effectué jeudi dernier une visite à une zone frontalière avec l'Algérie. Le secrétariat général lui reproche des «agissements irresponsables portant atteinte aux principes du parti et ses orientations générales au cours de cette visite». Les responsables du parti n'ont pas précisé la nature de ces agissements mais il semble qu'ils sont suffisamment graves pour justifier une réunion extraordinaire du secrétariat général du PJD sous la présidence du numéro un du parti, Abdel-Ilah Benkiran. «Il a été décidé en vertu des articles 93 et 94 du statut fondamental du parti de geler toutes les fonctions assurées par Abdelaziz Aftati au sein du parti ainsi que la suspension de son adhésion à toutes les instances partisanes», annonce le secrétariat général de la formation politique qui conduit la majorité gouvernementale depuis les élections de 2011. Les dirigeants du parti de la lampe ont également pris la décision d'activer une procédure disciplinaire en transférant son dossier à l'instance d'arbitrage issue du conseil national afin de prendre les sanctions disciplinaires adéquates. Le PJD justifie cette décision par la tournure prise par la visite en question et les développements qui ont suivi. Cela dit, il faut préciser que le déplacement en question de Abdelaziz Aftati est juste la goutte qui a fait déborder le vase. Le député est connu pour ses sorties médiatiques tonitruantes qui ont souvent mis la direction du parti dans l'embarras concernant plusieurs dossiers. Quelques mois auparavant, il avait même annoncé sa volonté de convoquer Benkiran, le numéro un du parti et chef de gouvernement, devant l'instance de la transparence et proité du PJD dont il assurait la présidence avant sa suspension suite à l'affaire de l'imprimerie. Il aurait également déclaré à la presse que ses relations avec le chef de gouvernement étaient «brouillées». Le député oujdi a, de son côté, expliqué qu'il comptait poursuivre normalement son travail au Parlement en attendant la décision de la commission d'arbitrage sur son dossier qui pourrait l'exclure définitivement des rangs du parti. Mais le cas Aftati n'était pas le seul point à l'ordre du jour du secrétariat général du parti de la lampe. Les membres de cette instance ont également bifurqué sur la soirée de la chanteuse américaine retransmise à la télévision. Plusieurs dirigeants du parti avaient ouvertement critiqué la diffusion du spectacle à la télévision, notamment le ministre de la communication, le Pjdiste Mustapha Khalfi. Toutefois, c'est la première fois qu'une réaction officielle est prise sous la présidence de Abdel-Ilah Benkiran. Après avoir exprimé son «indignation», le secrétariat général a demandé l'ouverture d'une enquête sur cette affaire.