Meknès. En dépit de ses potentialités humaines et ses ressources naturelles, en tant que ville entourée de terrains fertiles, et de ses monuments historiques, Meknès, la ville impériale, n'occupe pas la place qu'elle mérite dans les stratégies de développement de l'Etat. Avec une population d'environ 1 million d'habitants, Meknès constitue la cinquième ville du royaume en termes d'importance démographique. Sur le plan socio-économique, c'est une ville à haut risque sur le plan sécuritaire en raison de l'importance du chômage dans cette ville et du marasme économique. Durant ces deux dernières années, quinze unités ont été condamnées à la fermeture, rapporte Lahcen Mouzouni, secrétaire général de la CGEM( Confédération générale des entreprises du Maroc) et candidat du PSD aux élections législatives dans la circonscription d'Al- Ismaïlia, une circonscription qui dispose d'une population de 314.916 habitants. Après cinq jours de campagne électorale, différents acteurs socio-politiques et économiques de la ville de Meknès s'accordent à insister sur le climat de confiance qui l'entoure et l'attentisme qui caractérise le comportement des différents candidats. Selon Mohamed Hatimi, historien, enseignant à l'Université de Fès, dans la circonscription d'El-Menzeh, c'est le calme. Tout le monde attend et c'est de temps en temps que des partisans faisant la campagne électorale passent. Pourtant, sur les terrasses des cafés, la discussion sur les élections bat son plein et l'emporte sur toute autre préoccupation. Signes positifs, les gens sont confiants, la corruption se fait de plus en plus rare et la marge des irrégularités de plus en plus réduite. Pourtant, il s'agit d'une circonscription de 293.525 habitants, avec 166.266 électeurs qui devront se prononcer en faveur de trois candidats parmi les 78 qui figurent parmi les 26 listes en compétition. A la lumière des listes des candidats en lice dans cette circonscription, force est de constater l'absence des anciens « ténors » de la politique locale meknassie. Ahmed Alami, ancien ministre de la Santé, a préféré son poste de conseiller et de secrétaire général du Parti de l'environnement et du développement. Taieb Bencheikh, un autre ex-ministre, membre de la direction du Rassemblement national des indépendants ( RNI), se présente à El-Ismaïlia. A El Menzeh, dans les rangs de la gauche, la confrontation sera probablement dure entre Mohamed Achaâri, ministre de la culture et de la Communication, membre du bureau politique de l'USFP, Mohamed Jabri, ex-député, ex-secrétaire provincial de l'USFP à Meknès, actuellement membre du Bureau politique du Parti du congrès national ittihadi. Sur le même rang de confrontation, l'on trouve Abdessalem Lebbar, enseignant et cadre du Parti de l'istiqlal d'une part et Mohammadine Boubekri, un médecin qui se présente sous l'étendard du parti de la gauche socialiste unifiée (GSU). Bien entendu, d'autres candidats ont également leur chance de remporter les trois sièges de cette circonscription où aucune femme ne se présente. En revanche, dans la circonscription d'Al-Ismaïlia, 3 femmes sont candidates, contre 51 candidats, au niveau des 18 listes présentées aux élections dans cette circonscription. Pour Ahmed Tahiri, expert assermenté, candidat du Parti du progrès et du socialisme ( PPS), membre du comité central de ce parti, jusqu'à présent, la campagne se déroule dans le calme et sans violence et ce, en dépit des irrégularités observées chez certains candidats qui se sont habitués à la corruption des citoyens et à l'annonce de promesses creuses. Profitant ainsi de la pauvreté des gens dans une circonscription dans laquelle 38 % des ménages ne disposent ni d'eau potable ni d'électricité. Ceci dit, face à Taieb Ben Cheikh du RNI et Ahmed Tahiri, il y a 16 autres candidats qui convoitent l'un des trois sièges qui mènent à l'enceinte parlementaire. Parmi ces personnes, l'on trouve Mohamed Edax, du parti des forces citoyennes, abdallâh Bouanou du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdennabi Terrab du Front des forces démocratiques (FFD) et Mohamed Znaidi, de la GSU, enseignant d'anglais et ancien militant de la gauche radicale..