Même si l'échantillon «B» du contrôle antidopage de Boulami, effectué vendredi à lausanne, a confirmé la présence de l'érythropoïétine (EPO), l'althlète marocain n'en cesse pas pour autant de clamer son innocence. L'analyse de l'échantillon «B» du contrôle antidopage a révélé des résultats «clairs et équivalents à ceux du premier échantillon». C'est ce qu'a déclaré la fédération internationale d'athlétisme, vendredi dernier, confirmant la présence de l'érythropoïétine (EPO) décelée dans l'échantillon «A». « Je clame à nouveau mon innocence et je considère ma suspension, ne serait ce qu'un jour, comme une atteinte à ma dignité et à la renommée de l'athlétisme marocain ». Cette fois, c'est le concerné, le Marocain Brahim Boulami, détenteur du record du monde du 3000 steeple, qui répond à ces accusations. Faisant allusion aux responsables du laboratoire antidopage de Lausanne, l'athlète marocain en est toujours à ces interrogations qui mettent en doute le fonctionnement même de ces analyses et le degré de respect de l'éthique professionnelle et sportive de leurs auteurs. « Auront-ils la conscience tranquille si un athlète est injustement sanctionné sur la foi d'une incorrecte évaluation, surtout en matière d'EPO, alors que la méthode de dépistage fait l'objet d'une polémique sur le plan mondial ». Des analyses basées sur un échantillon prélevé le 15 août, à la veille de la réunion de Zurich, où le Marocain avait amélioré son record du monde en établissant un temps de 7 min 53 sec 17/100 (ancien record 7:55.28), mais qui accusent plus d'une lacune. «Cette méthode, appliquée aujourd'hui, est jugée peu efficace, et elle est au centre d'une vive controverse entre les experts et au sein de certaines fédérations internationales, celles ci contestant même la validité de cette technique », a estimé Boulami. Pour lui, elle ne prend pas en compte certaines spécificités génétiques, climatiques et géographiques qui ont certes des incidences directes sur le potentiel physiologique et biochimique de l'homme et notamment chez l'athlète. «Je suis prêt à défendre mon innocence devant la commission spécialisée de la Fédération royale marocaine d'athlétisme, la commission antidopage de l'IAAF et, le cas échéant, devant le tribunal arbitral du sport qui relève du Comité international olympique», a ajouté Brahim Boulami, plus déterminé que jamais à crier haut et fort son innocence. «Je défendrai mon innocence jusqu'à l'épuisement de toutes les procédures conférées par les règlements, et si besoin recourir aux tribunaux», a martelé l'athlète âgé de 30 ans. Boulami reste malgré tout, optimiste. Il affirme sa foi en la Fédération internationale d'athlétisme. Cette dernière, selon lui, ne peut procéder à aucune forme de sanctions sans avoir, au préalable, des preuves tangibles sur son innocence. «Je reste persuadé que toute décision n'interviendra qu'après une étude minutieuse et objective de mon dossier», a-t-il dit. Porte-étendard de l'athlétisme national sur les meilleures pistes du monde, Boulami risque tout de même de payer le prix fort de l'accusation dont il fait l'objet. Il risque une suspension d'au moins deux ans et l'invalidation de son record du monde établi à Zurich. Boulami conserverait quand même la meilleure marque mondiale, puisqu'il détenait depuis l'an dernier à Bruxelles l'ancien record. Mis à part les quelques bougreries d'un compatriote, l'inqualifiable El Guerrouj, qui ne cesse de scander des déclarations aussi infondées qu'injustifiables et dont le but n'est autre qu'une volonté malsaine de s'illustrer sur le dos des autres et d'attaquer un athlète qu'il n'a jamais porté dans son coeur, la famille sportive marocaine a fait preuve d'une solidarité exemplaire à l'égard de Boulami. Décidé à mener la bataille jusqu'au bout, le fils de Safi fait preuve d'une combativité que l'on ne peut que saluer. «J'ai une entière confiance en l'opinion publique marocaine qui ne doutera nullement, j'en suis persuadé, de mon innocence», conclut. Une certitude qui se vérifie, n'en déplaise à son meilleur ennemi et détracteur, brillant certes sur les pistes, mais aussi en maldresses.