Brahim Boulami devrait faire l'objet d'une mesure de suspension de deux années de la part de l'IAAF. C'est ce qu'a affirmé Lamine Diack, le président de cette instance. L'athlète marocain n'aura plus d'autre recours que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). L'information émane de Lamine Diack, le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), qui était présent au meeting en salle de Liévin. L'instance internationale devrait prochainement suspendre pour deux ans l'athlète marocain Brahim Boulami, innocenté par la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA) le 11 février après un contrôle antidopage positif l'été dernier. Si elle se confirme –mais y a-t-il une seule raison d'en douter ?- la décision montrerait une divergence de vue assez significative entre les deux fédérations. Et la FRMA étant membre de l'IAAF, on n'ose imaginer de scénario-catastrophe. Et Lamine Diack d'ajouter qu'après avoir suspendu pour deux années Boulami, la commission d'appel de l'IAAF, dirigée par lui-même «va renvoyer son dossier vers le TAS » (Tribunal arbitral du sport), en début de semaine. Ce qui revient à dire que le détenteur du record du monde du 3000 m steeple ne pourra pas participer aux championnats du monde 2003 au Stade de France (23-31 août). De même qu'il devrait dire adieu aux jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Autant dire que c'en serait fini de la carrière du toujours détenteur du record du monde du 3000m steeple. Pour l'heure, Brahim Boulami affirme n'être «au courant de rien», assurant qu'en cas de suspension, il ferait appel auprès du TAS, qui relève du Comité International Olympique (CIO), et dont les décisions sont sans possibilité de recours. Brahim Boulami avait été contrôlé positif à l'érythropoïétine (EPO), le 15 août 2002, soit à la veille de la réunion de Zurich où il avait amélioré son propre record du monde du 3000 m steeple en 7 min 53 sec 17/100. Depuis, il n'avait jamais cessé de clamer son innocence, affirmant qu'il se battrait jusqu'au bout pour en faire la preuve. Après avoir observé une longue période de mutisme, la FRMA avait innocenté l'athlète en jugeant que la méthode utilisée pour le déclarer positif à l'EPO n'était pas «scientifique». De source proche de la fédération marocaine, on avait souligné également qu'un expert marocain, le Dr Abdelhamid Stambouli, avait été empêché d'assister à l'ouverture de l'échantillon B à Lausanne, en Suisse, lors de la contre-expertise et que l'IAAF avait refusé d'envoyer à la Fédération marocaine les rapports originaux déclarant Brahim Boulami positif, se contentant de lui adresser des photocopies. Autant d'arguments qui ne semblent pas avoir ébranlé la fédération internationale d'athlétisme dans ses convictions. Quoi qu'il en soit, cet épisode est, à divers points de vue, douloureux aussi bien pour Boulami, qui est le premier concerné, que pour l'athlétisme national dans son ensemble.