Présent au Maroc du 7 au 11 mai pour une visite de travail, Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), a confirmé son soutien à la candidature du Maroc pour l'organisation du Mondial 2010. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Quel bilan faites-vous de votre visite au Maroc ? Lamine Diack : Ma visite au Maroc a été très fructueuse. J'ai eu l'occasion de voir les préparatifs des Championnats du monde cadets d'athlétisme qui auront lieu en 2005 à Marrakech. Je tiens, à ce propos, à signaler que l'organisation de cette manifestation est une première en Afrique. J'ai également eu l'occasion de visiter le complexe sportif de Fès qui est, à mon avis, un grand atout pour cette ville impériale en course pour organiser les Championnats d'Afrique de 2006 d'athlétisme. Au cas où le choix de la Confédération africaine se poserait sur Fès, cette infrastructure sportive permettrait à cette ville de s'acquitter parfaitement de sa tâche d'organiser le meilleur événement athlétique de la planète. Ma présence au Maroc m'a en outre permis de visiter pour la première fois le centre d'Ifrane. J'ai côtoyé les athlètes qui s'y entraînent notamment ceux faisant partie de l'équipe nationale marocaine d'athlétisme. Et tout au long de cette visite, tant à Rabat qu'à Fès, Ifrane ou Casablanca, j'ai eu plusieurs entretiens avec les responsables marocains. Sur quoi ont porté ces entretiens ? Je me suis entretenu avec le président de la commission provisoire de la fédération marocaine d'athlétisme, M'hamed Aouzal, le président du comité olympique marocain, le général de corps d'armée, Hosni Benslimane, les responsables du département du sport, entre autres. Il ne faut pas oublier que ma visite de travail entre dans le cadre du renforcement des relations de coopération dans le domaine sportif en général et de l'athlétisme en particulier. Est-il vrai que quatre athlètes marocains participants aux Championnats du monde de cross country à Lausanne seraient soupçonnés de dopage? A ma connaissance, quatre athlètes participant effectivement à ces Championnats du monde de cross country ont été déclarés positifs à des substances dopantes. Leurs noms, nationalités ou distances sur lesquelles ils ont couru ne sont pas encore connus. Moi-même, président de la fédération internationale, j'ignore ces détails. Donc, je ne peux affirmer si ces athlètes seraient de nationalité marocaine ou non. Y a-t-il du nouveau dans l'affaire de l'athlète Brahim Boulami condamné par l'IAAF pour dopage ? Le cas de Brahim Boulami est actuellement devant le tribunal arbitraire du sport. La fédération internationale a statué et l'athlète continue de clamer son innocence. La loi lui permet de choisir un arbitre qui défendra son cas. Dans le cas contraire, un arbitre lui sera désigné d'office. La fédération internationale qui l'a condamné a également le droit d'avoir son propre arbitre. Les deux camps devront se mettre d'accord sur le choix d'un président. Cette procédure prendra-t-elle beaucoup de temps ? Le Tribunal arbitraire du sport (TAS) devrait prendre une décision finale en juin. L'athlète serait alors décidé sur son sort. Vous avez déclaré votre soutien à la candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde de football 2010. Comment voyez-vous les chances du Royaume ? Je pense que le Maroc doit croire en ses chances de se voir confier l'organisation de la Coupe du monde de football 2010. C'est la quatrième fois que votre pays se porte candidat. Les échecs essuyés contre les Etats-Unis en 1994, la France en 1998 et l'Allemagne en 2006 n'ont fait que motiver encore plus les responsables marocains. Organiser une manifestation aussi importante que le mondial de football sur une terre africaine est un très grand événement. Plusieurs autres pays africains font concurrence au Maroc telle d'Afrique du Sud dont les chances d'obtenir cette organisation sont également grandes ? Il n'y a pas que l'Afrique du Sud qui souhaiterait accueillir cet événement. Le Nigeria, l'Egypte, la Tunisie et la Libye sont également en lice. Mais je pense que les précédentes candidatures présentées par le Maroc trois fois déjà ont contribué à la maturité du dossier marocain. Il est plus facile de pallier ses points-faibles en les connaissant.