Après la décision prise par la Fédération royale marocaine d'athlétisme d'innocenter Brahim Boulami des accusations de dopage, la Fédération internationale d'athlétisme s'est enfin décidée à prendre en main le dossier. La décision devrait être connue «dans les quinze jours». L'affaire Brahim Boulami semble enfin se diriger vers un début de dénouement. La Fédération internationale d'athlétisme a pris en main le dossier du détenteur du record du monde du 3000 steeple, contrôlé positif à l'érythropoïétine (EPO), l'été dernier. Après maintes tergiversations, et devant le refus de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de statuer sur le cas de l'athlète marocain, la Fédération royale marocaine d'athlétisme avait décidé d'innocenter Boulami, le 11 février. La FRMA a justifié sa décision en estimant que la méthode utilisée pour déclarer Boulami positif à l'EPO n'était pas « scientifique ». L'instance a également ajouté que l'expert marocain Abdelhamid Stambouli avait été empêché d'assister à l'ouverture de l'échantillon B à Lausanne lors de la contre-expertise et que l'IAAF a refusé d'envoyer à la fédération marocaine les rapports originaux déclarant Boulami positif. C'est la décision de la FRMA qui semble avoir poussé l'instance internationale à s'emparer du dossier par le biais de sa commission antidopage, qui a décidé de renvoyer le dossier vers sa commission d'appel, dirigée par Lamine Diack, le président de l'IAAF, qui doit décider « dans les quinze jours » d'une éventuelle suspension à l'encontre de Brahim Boulami, qui avait dans les jours qui avaient suivi le contrôle, réclamé le recours à la commission antidopage de l'IAAF. Mais celle-ci n'avait pas voulu y donner suite, arguant qu'elle devait d'abord connaître la décision de la fédération internationale. Le contrôle de Brahim Boulami a été effectué le 15 août 2002, à la veille du meeting de Zurich où il avait amélioré son propre record du monde du 3000 m steeple en 7 min 53 sec 17/100. L'athlète marocain, qui n'a jamais cessé de clamer son innocence, risque une suspension d'au moins deux ans et l'invalidation de son record du monde établi à Zurich. A présent, nous sommes devant deux cas de figure. Soit la commission d'appel de la commission antidopage entérine la décision de la FRMA, l'affaire sera donc classée, et l'athlète pourra recourir, etc. Cela, c'est l'issue la plus optimiste. Mais aussi la moins vraisemblable. Soit enfin, l'IAAF conteste la décision de la Fédération marocaine et décide la suspension de l'athlète. Dans ce cas, ce dernier n'aurait plus d'autre recours que le tribunal Arbitral du Sport (TAS, relevant du Comité International Olympique), dont les décisions sont sans appel. En attendant, Boulami, dont le moral a été « dopé » par la décision de la FRMA à son encontre, continue de souffrir en silence, en croisant les doigts.