L'affaire Brahim Boulami connaît un nouveau rebondissement depuis que la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA), qui n'est pas parvenue à se prononcer sur le cas de l'athlète, a décidé de renvoyer le dossier à la Fédération Internationale (IAAF). Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose pour Boulami. Une décision qui pourrait s'avérer lourde de conséquences. La Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA) n'a pas pris de sanction à l'égard du champion marocain Brahim Boulami, détenteur du record du monde du 3.000m steeple, et contrôlé positif à l'érythropoïétine (EPO) en 2002. La commission de discipline de la FRMA a en effet estimé qu'elle n'avait pas en mains tous les éléments pour pouvoir statuer sur ce cas. Et elle a recommandé que ce dernier soit examiné par la commission arbitrale spécialisée de l'IAAF. Il semble que ce soit le fait que son représentant, le docteur Abdelhamid Stambouli, ait été empêché, lors d'une contre-expertise, d'assister à l'ouverture de l'échantillon B dans le laboratoire de Lausanne (Suisse), qui ait fait pencher la décision de la FRMA. Alors que les règlements autorisent la présence d'un représentant de la fédération concernée. Si la fédération avait décidé de sanctionner Boulami, c'en aurait était fini de lui. Car l'IAAF n'aurait eu qu'à entériner la sanction de la FRMA à l'encontre de l'athlète. Qui n'aurait plus eu aucun recours, vu qu'il n'existe pas de tribunaux compétents en matière de dopage au Maroc. Ce qui aurait permis à l'IAAF de rester hors de cette affaire, qui serait ainsi devenue «interne». S'exprimant dans le quotidien sportif français «L'Equipe», le secrétaire général d l'IAAF avait même souligné que l'athlète marocain n'était pas encore suspendu et qu'il pourrait courir dès demain». «Il est vrai que le dossier n'a que trop traîné, a-t-il souligné dans une déclaration à Aujourd'hui Le Maroc, ajoutant qu'il avait été convoqué à trois reprises par la FRMA. En septembre dernier, l'IAAF avait indiqué que l'échantillon B du contrôle antidopage de l'athlète marocain avait confirmé la présence d'EPO qu'un premier contrôle avait auparavant révélée. Un contrôle qui avait été effectué le 15 août, à la veille de la réunion de Zurich où Boulami avait amélioré son record du monde du 3000 m steeple en 7 min 53 sec 17/100. Brahim Boulami, 30 ans, qui risque une suspension pour au moins deux ans par l'IAAF et l'invalidation de son record du monde établi à Zurich, a toujours clamé son innocence. Une innocence qu'il a affirmé vouloir défendre «jusqu'à l'épuisement de toutes les procédures conférées par les règlements, et si besoin j'aurai recours au Tribunal Arbitral du Sport» (TAS, relevant du Comité International Olympique, Ndlr). Les techniques actuelles de dépistage de l'EPO restent «peu fiables», avait souligné l'athlète marocain, ajoutant que la méthode appliquée aujourd'hui, «est jugée peu efficace, et elle est au centre d'une vive controverse entre les experts et au sein de certaines fédérations internationales, celles ci contestant même la validité de cette technique ». Et d'affirmer que cette méthode ne prend pas en considération «certaines spécificités génétiques, climatiques et géographiques qui ont des incidences directes sur le potentiel physiologique et biochimique de l'homme et notamment chez l'athlète d'exception». Pour l'heure, le toujours détenteur du record du monde du 3.000 steeple semble avoir quelque peu récupéré de sa sérénité. «J'attends la réaction de l'IAAF. Elle a le dossier. Elle connaît le problème. Et je suis prêt à aller les voir quand ils le voudront, en présence des experts et de mon avocat», a-t-il ajouté. «J'ai repris mes entraînements à Rabat et je pense que, dans trois ou quatre mois, je serai au top de ma forme», a-t-il dit en guise de conclusion. Maintenant, c'est à l'IAAF de prendre ses responsabilités et de trancher dans cette affaire.