Verdict. La contre-expertise de l'athlète marocain Brahim Boulami aura lieu le 10 septembre prochain. Confiant en son innocence et réconforté par le soutien que tous les Marocains lui ont témoigné, y compris celui de Hicham El Guerrouj, Boulami prépare sa défense, la conscience tranquille. La date de la contre-expertise de l'athlète marocain Brahim Boulami est désormais fixée. L'analyse de l'échantillon B, qui devra décider si l'accusation de dopage dont le champion marocain fait l'objet est bien fondée au non, sera effectuée le 10 septembre prochain, en commun accord et en présence de l'intéressé. Une date que la fédération internationale d'athlétisme (l'IAAF) avait déjà arrêtée pour le 3 septembre dernier, sans consultation préalable avec la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA) ni avec Boulami. Ce qui en dit long sur le peu de cas qu'accorde l'instance internationale à la fédération marocaine. Suite à la réaction de Boulami, qui se disait «prêt à subir toute sorte d'analyses», mais qu'il avait besoin de temps pour étoffer son dossier, ce rendez-vous décisif a finalement été reporté. Un report qualifié de première victoire. Le recordman du monde du 3.000 mètres steeple avait auparavant subi un contrôle antidopage positif à l'érythropoïétine (EPO), après avoir battu son propre record du monde le 16 août à Zurich. Afin de mieux se préparer à ce deuxième contrôle, Boulami a choisi de ne participer à aucun autre meeting, le temps que l'ultime «jugement» soit rendu. Ceci, même si Wilfried Meert, organisateur du meeting Golden League de Bruxelles, qui s'est déroulé vendredi dernier et auquel le champion national devait prendre part, s'était refusé à «le condamner sans connaître les détails». Un meeting, entre autres, auquel Boulami ne s'est pas rendu. C'est donc avec une foi inébranlable en Dieu et une solide conviction en son innocence que le recordman mondial affrontera son destin. Il est muni en cela par une confiance totale en son innocence et le soutien unanime de tous les Marocains, les vrais, qu'ils soient responsables sportifs ou de simples patriotes fiers, à chaque fois, de voir un athlète du calibre et de l'élégance de Boulami hisser le drapeau national dans les compétitions internationales. Même Hicham El Guerrouj, qui avait, il y a quelques jours, accusé son compatriote de «ternir l'image de l'athlétisme marocain», et grâce à la médiation de notre confrère Najib Salmi du quotidien l'Opinion, est revenu sur ces déclarations. «Brahim, je suis avec toi», peut-on lire à la une du journal. S'exprimant de Berlin, où il prépare le meeting de vendredi, El Guerrouj s'est déclaré solidaire de celui que le quotidien sportif français, L'équipe, a qualifié de son ombre. Bien que fragilisé par cette épreuve, Boulami est sorti gagnant. Il a d'ores et déjà remporté une sympathie et un soutien inconditionnel de tout un chacun. «Non seulement j'ai été soutenu par tout le monde, mais j'ai été réconforté par la conviction de tout un chacun que j'étais innocent …», nous a-t-il déclaré dans un entretien exclusif. Serein, il dit défendre les mêmes valeurs que son compatriote El Guerrouj, qui s'est par ailleurs pointé ex-aequo avec le Dominicain Felix Sanchez (400m haies) à la tête du classement de l'IAAF, dont la finale aura lieu le 14 septembre courant à Paris. «On court tous les deux pour la même nation, le même peuple et le même roi pour que l'on ose se tirer dessus», déplore Boulami. A quelque chose malheur est bon, Hicham El Guerrouj, qui n'a plus adressé la parole à Boulami depuis près de deux ans, s'est engagé à le faire afin d'assurer ce dernier de son entier soutien. La thèse de «l'animosité» qui caractérise les deux athlètes s'est donc avérée erronée, tout comme l'a été la quasi-totalité des cas positifs à l'E.P.O de par le passé. La distance a cédé la place à la sympathie. Chose qui aurait pu se faire bien avant cet incident. Mais les conflits interpersonnels entre sportifs ont toujours tendance à l'emporter sur tout le reste dans notre pays, pour ajouter d'autres soucis aux innombrables problèmes qui entravent la marche de l'athlétisme marocain. Des stars, le Maroc n'en a pas beaucoup. Pas comme le pays, dont la réputation en la matière a fait le tour du monde grâce à des Saïd Aouita et Nawal El Moutawakil, devrait en avoir. Autant préserver les énergies pour conquérir les plus hautes marches du podium, au lieu de les gaspiller dans des querelles aussi vaines que préjudiciables.