Fatima,19 ans, est une jeune employée de maison qui rêvait du grand amour. Humiliée par Saïd, qui après une longue relation, s'est détourné d'elle, elle décide de se venger en entretenant une relation avec l'ami de son amant, Hafid. Mais, celui-ci l'entraîne dans un guet-apens où elle subit un viol collectif. A présent, Fatima a tout perdu. Elle ne peut même pas retourner chez ses employeurs pour leur raconter sa mésaventure. Ils découvriraient qu'elle leur mentait en leur disant à chaque fois qu'elle allait passer le week-end chez sa tante qui habite au quartier Bensouda, à Fès. Comment réagiraient-ils s'ils apprenaient qu'elle passait les nuits de samedi à dimanche en compagnie de son amant ? La soutiendraient-ils ? Ils l'éviteraient, sans doute. La solution ? Elle décide de réagir seule sans recourir à personne. Dans un état lamentable, elle traîne ses pas à destination d'un commissariat de police. Quand elle y entre, un policier la scrute de haut en bas et la surprend par sa question : «tu as été violée ?». Intuition, sans doute, mais aussi expérience. Elle se contente de fixer le policier comme si elle n'avait pas entendu sa question, ou plutôt comme si elle cherchait une réponse. Il s'approche d'elle et lui tend la main pour lui demander de l'accompagner à son bureau. Il la dévisage avant de lui demander son nom et son âge. Elle fond en larmes. Il tente en vain de la calmer. Elle gémit. Il sort de son bureau, pour y revenir, un verre d'eau à la main. Elle boit et continue de se taire. Il l'interroge une fois encore et elle répond enfin. «Je m'appelle Fatima et je suis âgée de 19 ans…». Après une longue pause, elle pousse un profond soupir avant de raconter son histoire. «Je travaille depuis deux ans chez une famille, qui me traite comme l'un de ses membres…». Quand elle sortait faire les courses, un jeune homme de vingt-cinq ans la suivait et lui faisait des avances. Il s'appelle Saïd, âgé de trente ans, employé de son état. Il ne cessait de la suivre jusqu'au marché, notamment lors de son jour de repos, essayant de la convaincre de sa bonne foi. Au départ, elle s'est abstenue de lui répondre, craignant d'être surprise par l'un de ses employeurs. Seulement les paroles mielleuses du jeune homme lui ont fait vibrer le cœur au point qu'elle a commencé à penser à lui. Elle a cédé enfin et elle a commencé à le rencontrer de temps à autre, surtout lors de sa journée de repos. Elle faisait son possible pour ne pas être remarquée par l'un de ses employeurs ou par un curieux. Elle lui a exprimé ses craintes. «Nous avons une bonne solution», lui répond-il. Laquelle ? Au lieu d'aller chez sa tante, elle n'a qu'à venir passer la journée et la nuit de samedi à dimanche chez lui. «C'est l'occasion de faire la connaissance de ma famille», lui affirme-t-il. Pourquoi pas, se dit-elle, puisqu'il m'a promis le mariage. Une fois chez lui, il n'y avait personne. Questionné, il a balbutié quelques mots avant de lui avouer ensuite qu'il habitait seul. Il a ensuite essayé de la convaincre de passer cette nuit en ayant des bons moments avec lui. Voyant qu'elle voulait s'en aller chez sa tante, il l'a suppliée, insistant et lui exprimant son amour. Des supplications et des mots tendres qui se sont insinués au fond de son cœur. Elle a cédé. Depuis, elle a commencé à passer ses journées de repos en sa compagnie, comme un couple marié. Une année et demie plus tard. Hafid, un ami de Saïd, l'a rencontrée, lui a demandé de lui parler. Elle n'a pas refusé. Il lui a expliqué que son amant ne voulait plus d'elle et qu'il s'apprêtait à se fiancer à une autre fille. «Et c'est l'occasion…», lui ajoute-t-il. Il lui a proposé une nouvelle relation amoureuse. Avec lui. «Parce que je t'aime bien avant Saïd…», lui dit-il. Aussitôt, elle a pensé à se venger. Et elle a accepté l'offre. Hafid ne voulait pas rater l'occasion. Il l'a invitée chez lui. Comme une aveugle, elle l'a suivi, ne manifestant aucune réticence. Une fois à l'intérieur de la maison, elle a remarqué la présence de cinq autres jeunes hommes. Elle a tenté de rebrousser chemin, mais Hafid l'a saisie par la main et lui a assuré que personne ne la toucherait. La nuit est tombée et les jeunes garçons qui rigolaient et bavardaient se sont transformés en monstres. Après avoir passé quelques moments avec Hafid dans une chambre, les autres ont voulu en faire de même. Elle les a suppliés de la laisser en paix, tentant d'argumenter qu'elle ne pouvait faire l'amour avec six personnes. Sourds à ses supplications, ils l'ont maltraitée au point qu'elle a cédé et l'ont violée à tour de rôle. Ils ont été arrêtés et déférés devant la justice.