Des experts militaires affirment qu'il faudrait compter 90 jours pour mettre en place le dispositif militaire nécessaire au renversement du régime irakien. La prise de pouvoir à Bagdad prendrait 21 jours. Les Etats-Unis maintiennent la pression sur l'Irak. La dernière sortie en date qui illustre la surenchère américaine est à l'actif de Dick Cheney. Le vice-président des Etats-Unis a justifié une éventuelle intervention militaire préventive des Etats-Unis en Irak, en soulignant qu'il ne fallait pas attendre que Saddam Hussein se dote de l'arme nucléaire. Dans la perspective d'une guerre, des experts militaires américains affirment que Bagdad privilégierait une confrontation de longue durée, dans les villes, à l'image de celle de Leningrad lors de la seconde guerre mondiale, pour compenser son infériorité militaire. Ces mêmes experts avancent qu'il faudrait compter 90 jours pour que l'Amérique puisse mettre en place le dispositif militaire nécessaire à ses frappes contre l'Irak,alors que le renversement de Saddam Hussein prendrait 21 jours. Selon d'autres sources américaines, les forces irakiennes aurait commencé à ériger des positions défensives autour de la capitale occupée par la garde présidentielle, alors que d'autre unités, dont la fidélité à Saddam Hussein est moins sûre, seraient déployées dans le reste du pays. Pour justifier le refus de l'Irak de recevoir des inspécteurs en armement de l'ONU, le vice-président Taha Yassine Ramadan s'est violemment pris au chef de ces inspécteurs, Hans Blix, qu'il a qualifié d '' espion ». Il l'accuse notamment d'avoir répondu d'une manière «dénuée de tact et de politesse» aux récentes propositions de Bagdad au Secrétaire général de l'ONU pour la tenue de «discussions techniques» en vue d'une éventuelle reprise des inspections en désarmement : «Il n'a pas le droit de répondre car c'est au fonctionnaire nommé par le Secrétaire général de l'ONU de le faire, puisque la lettre irakienne était adressée à M. Koffi Annan et non pas au nouvel espion». M.Blix s'était dit opposé à l'idée qu'une éventuelle reprise des inspections en Irak soit conditionnée par des discussions avec Bagdad sur les tâches à effectuer. M. Blix dirige la commission de surveillance, de vérification et d'inspection des Nations unies (UNMOVIC), mise en place en 1999 en vertu de la résolution 1284 du Conseil de Sécurité. L'UNMOVIC, dont les inspecteurs attendent toujours le feu vert des autorités irakiennes pour se rendre en Irak, a remplacé l'ancienne commission de l'ONU sur le desarmement (UNSCOM), dont le dernier chef, Richard Butler, bête noir de Bagdad qui le qualifie régulièrement d'espion. «Nous affirmons que l'Irak ne dispose pas d'armes de destruction massives et les inspecteurs ne sont que des espions», a ajouté M.Ramadan, qui a appelé à la poursuite du dialogue entre l'Irak et l'ONU. «A ceux qui disent que le retour des inspecteurs empêchera une nouvelle agression américaine nous répondons que quatre agressions se sont produites depuis la guerre du Golfe en 1991, justement en raison de la présence des inspecteurs et non pas le contraire», a-t-il dit. «L'administration américaine a clairement fait savoir par la voix de son président que le problème n'était pas le retour des inspecteurs mais le régime irakien»,que Washington veut renverser, a-t-il ajouté. Il a formulé le vœu que « le conseil de Sécurité se libère de l'hégémonie américaine et pousse pour la poursuite du dialogue en appelant M. Annan à fixer une date » pour un nouveau cycle de discussions. Rappelons que le S.G. de l'ONU et le diplomate irakien ont eu trois séries d'entretiens depuis le début de l'année mais les discussions ont achoppé sur la question du desarmement. Les Irakiens accusent Washington d'avoir fait cesser le dernier cycle de dialogue en juillet en juillet à Vienne en cherchant à limiter les discussions à la seule question du desarmement alors que Bagdad souhaite un accord global portant sur tous les problèmes en suspens, notamment la levée de l'embargo en vigueur depuis 1990.