Les recettes des privatisations se tassent. La masse salariale des fonctionnaires grimpe. Les dépenses gagnent du terrain face aux recettes. Résultat : les finances publiques sont au plus mal. Et les membres du gouvernement râlent. L'exécutif est impécunieux. Serrage de ceintures. Les sourires se figent. Le moment est grave. Les recettes des privatisations se tassent. La masse salariale des fonctionnaires grimpe. Les dépenses gagnent du terrain face aux recettes. Résultat : les finances publiques sont au plus mal. Et les membres du gouvernement râlent. L'exécutif est impécunieux. Serrage de ceintures. Les sourires se figent. Le moment est grave. Le temps est à l'austérité. Le gouvernement ne sait plus quoi faire pour ne pas sombrer dans la disette totale que de procéder à des coupes budgétaires. C'est la solution de facilité qui donne systématiquement lieu à une demande d'arbitrage du Premier ministre. Driss Jettou à la rescousse ! Les ministres qui ont vu leur budget subir des ponctions jugées drastiques ne sont pas contents. Mais point de réaction comme si le sujet était tabou. Leurs critiques, loin d'être exposées dans les médias pour faire débat, se déroulent en vase clos. Il ne faut pas étaler la cuisine interne gouvernementale sur la place publique. Est-ce une consigne ? L'argentier du Royaume est-il craint à ce point ? En tout cas, aucun des concernés par l'opération “essorage Oualalou“ n'a osé défendre à haute voix le budget de son département en mettant en avant le fait que sa réduction est de nature à compromettre la réalisation des projets programmés. On n'a jamais vu non plus le titulaire d'un portefeuille important ou subalterne faire un boucan politique avec des arguments à l'appui pour revendiquer une augmentation du budget qui lui est alloué. Qu'on ajoute ou qu'on retranche, en période de vaches maigres ou en années grasses, c'est toujours la même chose. Quand il s'agit de mener une bataille légitime sur le nerf de la guerre, c'est la capitulation qui prend le dessus. Un ministre ne gagne ses galons que s'il se paie un débat de fond avec son collègue qui tient les manettes financières du pays sur l'opportunité de telle ou telle coupe budgétaire ou de tel tel projet. Tout se passe comme si devenir ministre était une fin en soi et qu'il n'y avait plus de combat fut-il minime à mener ensuite. Y a-il une vie après la ministrabilité ? Est-ce pour cela que les ministres à la manière de chez nous retombent dans l'anonymat total aussitôt qu'ils quittent les lambris du pouvoir ? Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, au sortir du Conseil du gouvernement du mardi 12 octobre, s'est contenté de généralités au sujet du projet de loi des Finances sur le mode de “ Tout va bien madame la Marquise, le gouvernement travaille pour votre bien“. La langue de bois même veloutée n'est pas une manière de parler au “peuple“ ni des riches ni des déshérités. Tout porte à croire que les ministres n'aiment venir devant les caméras que pour dire dans un jargon très ministériel et d'un ton se voulant docte qu'ils ont “ une stratégie globale pour leur secteur et qu'ils vont faire ceci ou cela“. Visiblement, le vent de changement, qui souffle sur le pays, n'est pas passé par là. Ainsi va la vie au gouvernement. Rigueur budgétaire ou non, cela changera-t-il quelque chose dans le rendement des ministères ? Pétri d'une vision comptable des finances du pays qui fait peu de cas des vrais enjeux économiques et sociaux, soucieux des grands équilibres macro-économiques qu'il avait dénoncés du temps de l'opposition, M. Oualalou va désormais exceller dans l'opération de soustraction. Mais qui va payer l'addition ?