Mahmoud Archane. Un personnage qui a fait couler beaucoup d'encre chez nous. Il détient quelques records : la rapidité du succès électoral et la polémique sur l'inversion des rôles. Arrivé à la politique, après un long passage à la sécurité nationale, il a été, de tout temps, dans la mouvance populaire. Ami et intermédiaire du père du Mouvement populaire, jouant au conseiller, il a été déterminant dans pas mal de scissions au sein de la Haraka. Il a soutenu, en cationique, toutes les tentatives de soulèvement contre Mahjoubi Aherdane et continué à raviver les dissensions inter-leader de la Haraka. Par la création du Mouvement démocratique et social, tout en continuant à se réclamer de son ancienne famille, il avait l'ambition de créer un pôle centriste. L'idée et le concept ne sont pas mauvais. Mais Archane aura marqué la scène politique par son succès électoral, dès la création de sa nouvelle progéniture. En l'espace d'un an, il a « réussi » à se forger un électorat honorable. Pas moins de 33 députés (derrière le RNI de Ahmed Osman ) et autant que le Parti de l'Istiqlal dans la Chambre des Conseillers (32). Qui dit mieux, en un espace-temps record... ? Ce ne sont ni ses propos et élucubrations sur la rénovation, le renouvellement des élites ou encore sur l'alternance des générations qui justifient un tel succès. D'aucuns disent que pour savoir ce que pense Mahmoud Archane, il faudra prendre exactement, ou à peu près, l'inverse de ses dires. S'agissant de l'achat des consciences et des voix, il avait déclaré à un hebdomadaire de la place : « C'est pour moi une raison de dégoût. Ces pratiques indécentes n'honorent pas le citoyen marocain qui a toujours été cité en exemple pour sa moralité et son sens de la vertu. Cette gangrène risque de tuer la démocratie.». faudra-t-il comprendre le contraire, si l'on croit ces affirmations. On lui prête aussi d'inverser les rôles. En témoigne sa fameuse phrase : «les subversifs d'hier sont devenus les héros d'aujourd'hui». En tout cas, son rêve de centrisme a été brisé, le fameux jour quand il voulait se démarquer des deux grands pôles politiques. Une dizaine de voix manquaient à l'appel, en dépit des comptages et recomptages.Ses sorties médiatiques et les ramifications judiciaires ont fait beaucoup de tapage et suscité des polémiques de tout genre. Son passé qu'on dit de «bourreau» lui a porté préjudice. Mais à défaut de suivi et de développement structurel, son courant risque de durer ce que durent les roses. Une saison et un printemps. Electoralement et existentiellement parlant.