Alors que dans son discours, SM le Roi insistait sur l'importance de l'action politique dans le développement du pays, les partis politiques déploient leur énergie ailleurs. Demain mercredi, la Chambre des représentants se réunira en séance plénière. Ce sera la première du genre dans cette année législative. Cette rencontre sera consacrée à l'élection des membres du bureau de la Chambre ainsi que les présidents des six commissions. En fait, afin d'accélérer le rythme de l'action parlementaire, cette opération de vote devait avoir lieu juste après le discours royal d'ouverture, le vendredi 8 octobre. Toutefois, les différents groupes ne se sont pas mis d'accord sur qui occupera quel poste. Comme le prévoit le règlement intérieur de la Chambre, le groupe qui a le plus grand nombre de députés occupe la première vice-présidence de la Chambre. C'est aussi lui le premier à choisir la commission qu'il souhaite présider. Justement, la commission la plus prisée est celle des Finances et du Développement économique, suivie de l'Intérieur, de la Décentralisation et des Infrastructures. Respectivement, les présidences de ces deux commissions étaient assurées par l'USFPéiste Abdelqader El Benna et l'Istiqlalien Mohamed Taïbi. Or, aujourd'hui, la donne a changé. En fusionnant avec l'UD de Bouâzza Ikken, le groupe de la Mouvance populaire devient le premier groupe incontestable. C'est donc à lui que revient l'honneur de choisir le premier. Selon un député haraki, la Mouvance n'est pas intéressée par la commission des Finances. Ce n'est pas faute de députés spécialistes des questions financières, mais parce que parmi les "protégés" des secrétaires généraux harakis, aucun n'est capable d'assumer une telle tâche. Chose qui attise encore plus la colère des députés harakis. En tout cas, la Mouvance populaire a déjà choisi Mohamed Moubdi et lorgnerait même la commission de l'Intérieur. Le deuxième groupe est l'Istiqlal qui est fortement intéressé par la commission des Finances. Dans ce cas, le groupe istiqlalien proposera Mustapha Hanine, président de l'Union générale des entreprises marocaines. En troisième position, l'USFP récoltera la commission de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme. C'est une instance non moins importante que les deux précédentes. Le nom de Mohamed Karam, avocat au barreau de Casablanca a été annoncé comme éventuel président de cette commission. A noter que cette dernière était présidée par un député du PJD, El Habib Choubani. Justement, le PJD choisira la commission des Affaires étrangères. Une première dans l'histoire parlementaire, c'est une femme qui a été proposée au poste de présidente de cette commission, Soumaya Benkhaldoune. A travers ce choix, "le PJD veut donner l'exemple aux autres partis politiques et prouver qu'il réserve une place de choix aux femmes du partis", souligne un député du PJD. En tout cas, cette décision a interpellé bon nombre de partis politiques qui souhaitent barrer la route au PJD en présentant une femme à la tête d'une commission parlementaire. Enfin, les deux commissions restantes, celle des Secteurs productifs et celle des Secteurs sociaux reviendront respectivement au RNI et au groupe de l'UC-PND. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la bataille des postes est loin d'être terminée. Certes, la Chambre des représentants votera mercredi à partir de 16 heures ses organes. Mais déjà, des voix se lèvent, augurant des bras de fer futurs. C'est le cas de Mohamed Taïbi, député istiqlalien et président sortant de la commission de l'Intérieur. Il estime que la fusion des partis de la Mouvance ne devrait pas être conjoncturelle. C'est-à-dire dans le but, uniquement, de récolter des postes parlementaires. Taïbi avance une idée pertinente. "Si le pôle haraki se sépare au bout de quelques jours, la Chambre devrait organiser de nouvelles élections des organes parlementaires". Cette mise en garde est judicieuse. En effet, avant même le début des votes, les partis de la Mouvance se disputent déjà les postes.