À l'occasion du discours du 20 août, S.M. le Roi a de nouveau recadré les enjeux des élections du 27 septembre 2002. Il ne faut pas que les nouvelles échéances du Maroc nouveau enfantent un Maroc parlementaire qui n'a rien de neuf. S.M le roi Mohammed VI attache une importance centrale aux prochaines législatives. Le Souverain a insisté de nouveau dans son discours du 20 août sur le caractère vital de ces échéances qu'il a présentées comme «un véritable test à l'aune duquel se mesure la citoyenneté». En effet, le rendez-vous législatif du 27 septembre, doté de tous les gages de transparence et de crédibilité institutionnels, représente pour le règne de S.M le Roi une étape essentielle dans la mise à l'épreuve des différents partis politiques en compétition. Moment de vérité pour ces derniers ; chacun d'entre eux va connaître le cas échéant son véritable poids, au-delà des discours de circonstance et des gesticulations incantatoires. Au terme de ce scrutin, les citoyens-électeurs, exhortés par le souverain à “choisir les meilleurs éléments“, ont une responsabilité dans l'écrémage de nouvelles élites politiques et l'émergence d'institutions démocratiques crédibles. Pour la première fois, les électeurs vont devoir voter, eu égard au nouveau mode de scrutin de liste, moins pour des individus que pour des partis. Pour cela, ces derniers sont appelés à présenter des candidats à la hauteur mais aussi et surtout des programmes de gouvernement précis et réalistes. Car il est difficile de choisir quand on n'a pas le choix ou quand le choix est offert entre des produits similaires. Or, pour l'instant, les partis donnent l'impression d'être décalés par rapport à la vision royale maintes fois déclinée. On assiste plutôt à une lutte pour des places au lieu d'un débat d'idées. La compétition saine et loyale entre les programmes va-t-elle être escamotée par la course acharnée et parfois violente vers les “têtes de liste“ ? L'ego hypertrophié des candidats ne risque-t-il pas de dévoyer le sens de ces élections nouvelles et déboucher sur un avatar des élections précédentes avec des promesses vagues et des professions de foi redondantes ? En un mot, il ne faut pas que les nouvelles élections du Maroc nouveau enfantent un Maroc parlementaire qui n'a rien de neuf.