Abdelâali Hadi n'a pas le profil d'un tueur en série. La vie n'a pas été tendre avec cet aide-gargotier. Abdelaâli Hadi est sans relief. Rien ne l'aurait signalé à l'opinion publique si ce n'étaient les neuf meurtres dont il est accusé. Né en 1962 à Taroudant, l'intéressé est issu d'une famille modeste, comme il en existe des centaines de milliers au Maroc. Abdelaâli Hadi a poursuivi ses études jusqu'au CM2. Il n'a pas été exclu de l'école, mais la vie l'a obligé à prendre son destin en main. Après la mort de sa mère, son père s'est remarié. L'enfant n'a pas supporté la hargne de la nouvelle maîtresse de maison. Il a préféré l'aventure aux privations et réprimandes. Il a quitté Taroudant à destination d'une ville où on lui disait que le travail ne manque pas : Agadir. Abdelaâli Hadi a effectivement trouvé un boulot. Un travail très peu approprié à une personne qui n'avait pas encore 12 ans : veilleur de nuit. A l'âge de 14 ans, Abdelaâli Hadi affirme avoir subi un viol collectif. Il dit avoir été violé à tour de rôle par dix gaillards. Le veilleur de nuit n'a même pas réussi à protéger sa personne. Pour beaucoup de personnes, cet événement constitue le tournant dans la vie de l'intéressé et l'acte fondateur d'un criminel. Il choisit ses victimes parmi une tranche d'âge qui correspond à celle où il avait été violé. Abdelaâli Hadi est revenu à Taroudant où il a exercé plusieurs petits boulots. Il tiendra toujours de petits rôles, même en prenant de l'âge. Aide-gargotier dans la gare routière de Taroudant. C'est le dernier travail de l'intéressé avant son arrestation. Ce travail lui aurait facilité le repérage de ses victimes. Moyennant sandwichs, argents, il réussissait à attirer les enfants jusqu'au terrain clôturé où il vivait. Un lot non bâti entouré d'un mur de clôture où est aménagée une porte. Le lot appartenait à son cousin. Là, il tuait ses victimes après avoir abusé sexuellement d'elles. L'annonce de l'identité de l'auteur des crimes de Taroudant a plongé dans la stupeur les habitants de cette ville. Abdelaâli Hadi n'a pas le profil d'un tueur en série. Ceux qui l'ont connu soulignent un trait distinctif chez lui : il parlait toujours à voix basse.