Le procès d'Abdelaâli Hadi, auteur des neuf meurtres de Taroudant, débute ce jeudi à la Cour d'appel d'Agadir. L'instruction de son dossier a été rapide, parce qu'il a tout avoué. Retour sur une affaire complexe. Aujourd'hui s'ouvre le procès du tueur en série de Taroudant. La Cour d'appel d'Agadir risque d'enregistrer une affluence inhabituelle, eu égard à la médiatisation et à la nature inédite des crimes dont est accusé Abdelaâli Hadi. Ce dernier a avoué ses neuf crimes «spontanément» au juge d'instruction qui l'a interrogé à deux reprises. L'instruction de son dossier a été clôturée très vite, «parce que l'accusé a fait preuve d'une collaboration exemplaire», confie à ALM une source proche du dossier. Les preuves retenues contre lui seraient de surcroît irréfutables. Lors de l'instruction, l'accusé s'est longuement attardé sur la narration du viol collectif qu'il a subi lorsqu'il était adolescent. La source commente l'intérêt accordé par Abdelaâli Hadi à cet épisode «par l'espoir d'attendrir l'opinion publique et le parquet. Il espère peut-être des circonstances atténuantes». Cette requête de clémence est cependant mise en doute par le refus de repentir de l'accusé. Il aurait expliqué au juge d'instruction, qui lui a demandé s'il regrettait ses meurtres, que cela ne le regardait pas. Un autre élément troublant dans le profil psychologique d'Abdelaâli Hadi, né en 1962. Par ailleurs, une fois passée la fièvre qui a accompagné l'enquête sur les cadavres de Taroudant, des interrogations ont commencé à peser sur les détails de l'arrestation d'Abdelaâli Hadi. Pourquoi avoir mis 19 jours pour l'arrêter, alors que tout semblait conduire à lui ? «L'arrestation s'est effectuée en un temps record. Et avant d'aller à l'assassin, il fallait d'abord identifier les restes de ses victimes. Une opération très épineuse et qui prend beaucoup de temps», confie à ALM une source policière. La même source ajoute que l'intéressé avait enterré ses victimes dans une fosse de 2 mètres carrés. Il lui a été par conséquent facile de les déterrer, en une seule fois, lorsqu'il a appris que son cousin allait construire une maison sur le terrain qu'il occupait et où il perpétrait ses assassinats. A rappeler que vendredi 20 août au petit matin, des passants ont découvert huit cadavres jetés sur une voie publique à Taroudant. Les corps étaient ou bien décomposés ou bien au stade d'ossements. La mort d'origine criminelle a été établie de façon formelle à l'Institut médico-légal au CHU Ibn Rochd de Casablanca. De même que l'âge des victimes. Deux d'entre d'elles ont 11 ans. L'âge de cinq autres se situe entre 13 et 14 ans. La plus âgée a 15 ans. L'auteur des assassinats a été arrêté mardi 7 septembre. Abdelaâli Hadi exerçait l'emploi idéal pour repérer ses victimes : aide-gargotier à la gare routière de Taroudant. Moyennant sandwichs et argent, il réussissait à attirer les enfants jusqu'au terrain clôturé où il vivait. Un lot non bâti entouré d'un mur de clôture où est aménagée une porte. Le lot appartenait à son cousin. Arrivé là, il tuait ses victimes après avoir abusé sexuellement d'elles. Après son arrestation, Abdelaâli Hadi a avoué un neuvième meurtre.