C'est le temps de la grande refonte chez Vivendi Universal. Le géant des médias et d'environnement va devoir céder des actifs pour résoudre son problème de trésorerie. «Vivendi Universal reste une entreprise saine. Ses actifs valent plus que la dette» rassure le président de la Société générale Daniel Bouton. Cependant, un rapide réajustement de la trésorerie s'impose. Et une longue série de réformes devraient être enclenché dans les jours qui viennent. Avec la française BNP Paribas et l'allemande Deutsche Bank, la Société générale est l'une des principales banques créditrices de VU. La dette du groupe VU pour les seules activités médias et communication s'élève à 19 milliards d'euros. Depuis sa nomination à la tête du groupe VU, son président Jean-René Fourtou s'est donné comme priorité de résoudre les problèmes de liquidités à court terme du groupe. Pour éviter tout amalgame, Daniel Bouton a tenu à faire une différence entre la crise que traverse VU et le scandale de la faillite du courtier américain en énergie Enron. "Cela n'a rien à voir. Enron est une faillite frauduleuse. La valeur de la société ne permettait pas de rembourser la dette (...) Chez Vivendi Universal, la crise résulte d'un échec de la stratégie financière, dû probablement à un trop grand nombre d'acquisitions en trop peu de temps, et à la division du conseil d'administration", a-t-il estimé. Chargé par le Medef (patronat) et l'Afep (Association française des entreprises privées) de faire, après l'affaire Enron, des recommandations pour améliorer en France le "gouvernement d'entreprise", M. Bouton en a révélé une : "Nous allons par exemple recommander que le comité des comptes, composé d'administrateurs indépendants, entende séparément le directeur financier d'une entreprise, son directeur de la comptabilité ou son directeur de l'audit interne, de façon à permettre la découverte, très en amont, d'éventuelles difficultés", a-t-il expliqué. M. Bouton a enfin estimé que la période actuelle "d'excessive inquiétude" boursière touchait à sa fin. Il prédit que pour la première fois dans l'histoire économique, une crise spéculative majeure va se terminer sans récession économique globale. Un optimisme que ne partage pas encore les marchés. À suivre…