Après avoir entamé une procédure judiciaire contre ses détracteurs, Samira Zaouli, présidente du club du TAS, s'est adressée à la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et au Comité national olympique marocain (CNOM) pour plaider sa cause. Alors que les clubs préparent à fond la reprise du championnat national, prévu le 19 septembre au lieu du 12, l'équipe du TAS ne sait pas où mettre les pieds. Et pour cause : l'ambiance qui règne au sein du club depuis le 29 juillet dernier, date de la tenue de l'assemblée générale, y est pour beaucoup. Deux bureaux pour un seul club. Victime d'une tentative de «putsch», Samira Zaouli, ne désarme pas. Après avoir entamé une procédure judiciaire, lundi dernier, contre ses détracteurs, la première femme présidente d'un club de football, en Afrique et dans le monde arabe, s'est adressée encore une fois à la Fédération royale marocaine de football et au Comité Olympique Marocaine pour plaider sa cause. «J'espère que ces deux instances vont trancher et que justice sera faite», a déclaré la fille de Larbi Zaouli. Elle qui se dit victime d'un certain nombre de manœuvres de la part de ses ennemis visant à l'écarter de son poste. Pour Samira, qui n'a pas encore bouclé sa première année à la tête du TAS, le nouveau bureau constitué par Ali Karameddine, qui n'est autre que l'ex-deuxième-vice président du club, n'a aucune légitimité. D'abord, toujours selon Samira Zaouli, ce dernier avait démissionné de son poste, il y a de cela presque un an. «Selon les règlements en vigueur, il n'a pas le droit de convoquer une assemblée générale, même s'il a eu le reçu de dépôt, document reconnaissant la création d'un nouveau bureau. Par contre, il aurait pu convoquer une assemblée générale extraordinaire», a confié cette dernière. Autre argument, et pas des moindres, deux membres du nouveau bureau se sont déjà vu geler leurs activités pour n'avoir pas payer les droits d'adhésion, auxquels il faut ajouter un troisième, suspendu par la FRMF pour trois ans. Samira, qui avait jeté l'éponge, il y a quelques mois, avant de revenir sur sa décision, ne s'attendait pas à ce coup de force. «J'ai présenté ma démission, mais ils l'avaient rejeté. Ils m'ont dit qu'il fallait absolument que je reste et que, plus que jamais, le club avait besoin de moi», a confié cette dernière. Visiblement, les temps ont changé. Les hommes aussi. Au moment où le TAS s'enfonçait, personne ne voulait prendre les destinées du club. «Car il y avait beaucoup de problèmes. J'ai fait ce qu'il fallait pour faire renaître le club de ses cendres, mais à moi seule je ne pouvais pas tout faire», a souligné cette dernière. Seul Samira, avec le soutien de l'ancien gouverneur, se battait corps et âme pour sortir le club du gouffre. Aujourd'hui, avec l'arrivée du nouveau gouverneur et les nouvelles perspectives du club, notamment la mise en place d'un budget destiné à restaurer le stade de Larbi Zaouli, tout le monde se bouscule au portillon pour avoir la mainmise sur le club. «C'est comme si on était dans une campagne électorale. Les mêmes règles, les mêmes manœuvres, les mêmes coup-bas», a fait remarquer celle-ci. Désormais, la politique «passe» par le sport.