Une nouvelle charte pour les équipes nationales va entrer en vigueur, dès le début, de cette saison. Parmi les mesures prises, la réduction de la masse salariale des entraîneurs nationaux et du nombre des membres des staffs techniques. Adoptée il y a plus d'un mois, une nouvelle charte pour le football national va entrer en vigueur cette saison. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Abdelilah Menjra, président de la commission des statuts et règlements, en même temps secrétaire général de la Fédération royale marocaine de Football. «La charte est prête et sera appliquée pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations et le Mondial 2006», a confié ce dernier. L'instance dirigeante du football national veut, à travers ce nouveau dispositif juridique, instaurer une «nouvelle culture de gestion des équipes nationales». Autrement dit, mettre un terme à une «gestion anarchique qui a trop duré». Selon une source proche de la fédération, le projet en question prévoit, entre autres, une réduction de la masse salariale des entraîneurs nationaux, du nombre des membres des staffs techniques des équipes nationales, ainsi que la mise en place d'un engagement écrit, avec un certain nombre de conditions, pour chaque joueur de l'équipe nationale. L'objectif de ces nouvelles mesures, toujours selon la même source, est purement financier. Il s'agit de mettre sur pied une gestion rigoureuse des finances de la FRMF. Il faut dire que depuis sa nomination, au mois de mai dernier, le nouveau bureau fédéral n'a qu'un seul souci : serrer la ceinture. Mission confiée au nouveau trésorier de la FRMF, Larbi El Aoufir, successeur de Abdellah Ben Hssein. Car depuis quelque temps la FRMF a du mal à honorer ses engagements, malgré l'effet financier de la Coupe d'Afrique des Nations en Tunisie. Et pour cause : les dépenses sont énormes. D'ailleurs, l'une des questions qui vont être soulevés, aujourd'hui, lors de la réunion du bureau fédéral à Rabat, a trait à la prime des joueurs de l'équipe nationale, estimée à 400 000 DH chacun. Arriérés qui remontent aux rencontres qualificatives à la phase finale de la CAN 2004. Un problème qui traîne depuis plusieurs mois. Ivres de promesses, les joueurs ont demandé à ce que leurs dus soient réglés, avant le début des phases éliminatoires de la CAN et du Mondial 2006. En vain. Pourtant, ils avaient rencontré, auparavant, les responsables de la FRMF, à leur tête le 1er vice-président, Mohamed Aouzal. Rencontres au cours desquelles les joueurs avaient fait savoir aux dirigeants que ces arriérées n'avaient rien avoir avec la prime royale. Même problème chez les joueurs de l'équipe olympique qui réclament quelque 40000 DH chacun, et ce depuis leur retour du Qatar. Auxquels il faut ajouter la prime de qualification pour les Jeux Olympiques d'Athènes. La participation des «Lions de l'Atlas» à la CAN 2004 en Tunisie n'a pas rapporté grand chose aux caisses de la FRMF. Ce sont plutôt les retombées du beau parcours de l'équipe nationale et la récupération de l'exploit et de l'image des «champions du cœur» qui ont drainé des sommes importantes : 750 000 DH versés par Coca-Cola lors de la «Nuit des stars», entre 15 et 20 millions de DH attribués chaque année par Maroc-Télécom, 80 000 dollars versés dernièrement par le sponsor américain, 500 000 dollars versés par le même équipementier à la Fédération royale marocaine d'Athlétisme, en plus de 0,5 million de DH remportés lors du tournoi de «l'amitié» de Qatar. Quant aux dépenses lors de la CAN, elles sont estimées à 120000 euros, soit 1,3 million de DH (billets, hébergement…). À cela, il faut ajouter d'autres charges non encore définies et les 180 000 dollars, en espèces, distribués par Mohamed El Guertili sur les joueurs et les membres de la délégation qui ont fait le déplacement pour le Qatar. Affaire qui a fait beaucoup de bruit. À rappeler aussi que depuis le retour d'El Guertili du Qatar, l'ex-trésorier de la FRMF, Abdellah Ben Hssein, n'a cessé de lui réclamer des justificatifs à ces dépenses. Demandes, qui jusqu'à nos jours, sont restées lettre morte.