L'opération du recensement fait face à des appréhensions des agents recenseurs. Une confusion quant au concept de la remonétisation est relevée. Certains condamnent même le cumul des salaires. Un consensus est trouvé. Les préparatifs du Recensement général de la population et de l'habitat, qui aura lieu du 1er au 20 septembre 2004, se déroulent selon le calendrier prévu. Toutefois, les agents recenseurs (essentiellement des fonctionnaires de l'Education nationale) font état de leur mécontentement au sujet de l'indemnité pendant l'exécution de cette mission. Partant de la nature de la population marocaine, structurellement analphabète à 50 %, la présence d'agents est indispensable. Ailleurs, en France notamment, le formulaire est adressé par voie postale. Et c'est au citoyen de le remplir. Toutefois, selon certains observateurs, le mécontentement affiché par les agents recenseurs paraît injustifié. Fonctionnaires par statut, ils sont tenus d'être à la disposition de l'administration nationale pour toute mission demandée. Pis, le cumule de rémunération est même interdit. Or, selon les données comptables, 80 % du budget alloué à l'opération va au traitement des auxiliaires. « Compte tenu de l'importance de la formation pour le succès du recensement, il convient de noter que les conditions matérielles y afférant ont fait l'objet d'une attention particulière et ont été nettement améliorées par rapport à celles qui ont prévalu lors du Recensement de 1994 », est-il précisé par la Haut Commissariat au Plan. En effet, l'allocation journalière relative à la restauration a été doublée, passant de 50 à 100 DH. En plus, tous les bénéficiaires de cette formation percevront une indemnité de 50 DH par jour durant la période de formation. Quant aux indemnités servies pour la période d'exécution du recensement, elles sont augmentées, quelle que soit la catégorie du personnel concerné : superviseurs, contrôleurs ou recenseurs. À titre d'exemple, cette augmentation est de 20% pour les agents recenseurs qui représentent plus des 3/4 de l'ensemble du personnel. Ils bénéficieront d'une indemnité de 120 DH par jour pendant l'exécution du recensement, en plus de l'indemnité de formation de 50 DH et d'une restauration qui aura coûté 100 DH. «Une certaine confusion est à relever. La programmation budgétaire n'a pas été bien assimilée par l'ensemble des agents. Toutefois, des instructions ont été données pour mettre à l'aise l'ensemble des intervenants. Les gouverneurs ont été sollicités dans ce sens », estime un haut cadre du HCP. Le montant total des indemnités prévues au profit des recenseurs, contrôleurs et superviseurs se monteront à 271,5 millions de DH, dont 56,5 millions de DH pour la restauration, et 215 millions pour les rémunérations. Toutes les dispositions administratives ont été, par ailleurs, prises pour que le paiement de ces indemnités soit effectué dès la fin de septembre et au cours du mois d'octobre. Côté organisation, la période du 1er au 10 juillet 2004 a été consacrée à la formation de 110 superviseurs centraux à Rabat, alors que la formation de 900 superviseurs communaux s'est déroulée du 14 au 25 juillet, aux sièges des chefs-lieux des régions du Royaume. En plus, la formation de 2400 contrôleurs-formateurs au niveau des provinces s'est déroulée du 2 jusqu'au 13 août. Enfin, la formation de 50.500 recenseurs et contrôleurs est assurée pour 10 jours entre le 16 et 27 de ce mois d'août. Après quoi, les agents recenseurs disposeront de quelques jours pour la reconnaissance de leurs districts de recensement, avant d'entamer l'opération du recensement proprement dite à partir du 1er septembre 2004.