Malgré la campagne de communication lancée par le Haut Commissariat au Plan pour expliquer l'importance du recensement, certains citoyens n'ont pas encore compris que la loi les oblige à coopérer avec les agents recenseurs. Des cas d'agression ont été enregistrés contre des enquêteurs. Une semaine après le démarrage du recensement général de la population et de l'habitat, l'opération se déroule en toute normalité et avance d'une manière régulière et avec le rythme prévu. Des sources informées au haut-Commissariat au Plan (HCP) affirment que le processus de recensement ne connaît, pour le moment, aucun problème et que les citoyens collaborent en toute normalité avec les agents recenseurs. "Cela ne signifie pas qu'il y ait quelques incidents qui arrivent de temps en temps mais qui restent très rares et qui sont tout à fait normaux, puisqu'ils arrivent dans toutes grandes opérations ayant une grande envergure comme le recensement général de la population", explique la même source. Il est à signaler que des cas d'agressions physiques ou verbales contre des agents recenseurs ont été enregistrés dans certaines villes du Royaume, mais la plupart de ces incidents restent insignifiants, puisqu'ils ne résultent que de malentendus qui sont vite réglés par les autorités compétentes dont les superviseurs des opérations de recensement. Deux cas graves ont cependant été enregistrés ces derniers jours, l'un à Oujda et l'autre à Rabat. Dans la capitale de l'oriental, l'incident s'est produit lorsqu'un individu a agressé physiquement un agent recenseur qui frappait à sa porte. L'agresseur, un jeune connu pour son comportement agressif et sa consommation de stupéfiants, s'est acharné sur l'enquêteur et l'a attaqué devant les habitants. Une plainte a été déposée auprès des autorités policières compétentes. Mais, l'incident le plus grave, jusqu'à aujourd'hui, demeure celui qui a eu lieu à Rabat. Bien que l'agression n'a été que verbale, mais elle révèle le degré d'irresponsabilité de certaines personnes qui, malgré leur niveau d'instruction, ne comprennent pas l'importance nationale de la mission que les agents recenseurs sont appelés à accomplir. L'agresseur est, dans ce cas, un cadre de haute formation puisqu'il travaille en tant que Commissaire aux comptes auprès d'établissements publics et privés. Censé être conscient de l'enjeu national que revêt l'opération de recensement, cet homme a refusé de collaborer avec la jeune femme et l'a sommée de quitter les lieux et de ne plus oser s'approcher de sa résidence. Oubliant que tous les citoyens sont égaux devant les obligations et les droits, cet individu a, non seulement, refusé de collaborer avec l'agent recenseur, mais il s'est acharné sur elle sans aucune raison, sauf le fait qu'il considère qu'une personne ayant son "statut" était au-dessus de la loi et qu'elle n'est pas concernée par le recensement. Devant cette agression, l'agent recenseur s'est présenté devant les services de la police et déposé une plainte contre cet individu pour agression et non collaboration dans le recensement conformément à la loi en vigueur. Rappelons que la coopération avec les agents recenseurs est obligatoire par la force de la loi. En effet, la loi du 16 juin 1971 relative Recensement général de la population et de l'Habitat du Royaume stipule dans son article 3 que "quiconque refusera de se soumettre aux formalités ou fera sciemment de fausses déclarations sera puni conformément à l'article 609 (11°) du code pénal". Par ailleurs, la loi protège tous les citoyens recensés contre toute divulgation des informations les concernant par les agents recenseurs. Il est ainsi stipulé dans l'article 2 de la même loi susmentionnée que "les renseignements individuels figurant sur les questionnaires du recensement et ayant trait à la vie personnelle et familiale, et d'une manière générale aux faits et aux comportements d'ordre privé, ne pourront faire l'objet d'aucune communication de la part des services qui en seront les dépositaires". Et pour renforcer cette règle, le législateur a prévu des peines allant de "l'emprisonnement d'un mois à six mois et d'une amende de 1200 Dhs" en cas de violation de la règle de la confidentialité par un agent recenseur. La loi sur le recensement garantit d'ailleurs que les renseignements fournis aux agents recenseurs "ne pourront en aucun cas, être utilisés à des fins de poursuites judiciaires, de contrôle fiscal ou de répression économique". Les citoyens sont donc appelés à coopérer avec les agents recenseurs en les aidant à accomplir leur mission dans le but de réussir ensemble l'un des opérations les plus importantes pour le développement du pays.