La réforme de l'éducation prend forme. Le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle passe à la vitesse supérieure pour refonder le système éducatif national. Dans la ligne de mire de la tutelle se trouvent aujourd'hui les Aref (Académies régionales d'éducation et de formation). Rachid Belmokhtar, le ministre en charge du secteur, défend une nouvelle loi qui revoit le fonctionnement des académies. Les amendements proposés à la loi régissant les Aref, en vigueur actuellement concernent notamment le conseil d'administration. Le ministère veut ainsi revoir la composition des conseils d'administration. Si d'ordinaire les académies sont dirigées quasi exclusivement par les cadres de l'éducation nationale, la nouvelle loi ouvre les Aref devant d'autres intervenants. Les entreprises seront ainsi représentées dans le conseil d'administration à travers notamment la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Le représentant du patronat sera nommé par le ministère de l'éducation nationale sur proposition de la présidence de la CGEM. Le secteur de l'enseignement privé sera également représenté dans toutes les académies d'éducation. Un amendement prévoit la nomination d'un représentant de l'association de l'enseignement scolaire privé. Les parents d'élèves ne sont pas en reste. Trois sièges seront réservés aux représentants des associations des parents d'élèves dans le primaire, les collèges et lycées. Les syndicats les plus représentatifs dans le secteur de l'enseignement auront aussi un siège dans les académies. Le président de la région, le wali de la région ou son représentant ainsi que le président du Conseil régional des ouléma siègeront bien évidemment dans le CA. Régionalisation oblige, le nombre des Aref sera aligné sur le nombre des régions du pays. Le Maroc comptera 12 académies régionales contre 16 actuellement. Certaines académies vont ainsi fusionner, d'autres seront divisées d'une opération qui pourra demander du temps. Mais le ministère veut accélérer les choses. Tous les changements prévus par la nouvelle loi devront entrer en vigueur dès janvier 2016, soit dans moins de deux mois. La loi prévoit de transférer les avoirs détenus par les académies actuelles aux nouvelles académies qui verront le jour début 2016. Dans ce sens, le gouvernement a veillé à assurer ses arrières pour éviter des charges financières supplémentaires. La loi stipule que le transfert du patrimoine n'implique pas le paiement de droit à l'agence nationale du cadastre. Reste à savoir si la naissance des nouvelles académies se fera en douceur ou générera plutôt des tensions, notamment avec les syndicats et les fonctionnaires. Le ministère de l'éducation nationale sera probablement le premier département gouvernemental à activer la mobilité des fonctionnaires. La nouvelle loi donne la possibilité aux académies de redéployer les effectifs selon les besoins au niveau régional. Académies : Opération redéploiement dans 2 mois L'Education nationale active la mobilité des ressources humaines. Une opération rendue nécessaire selon les responsables vu les changements introduits aux Aref (Académies régionales d'éducation et de formation). Les Aref seront alignées sur le même nombre des régions du pays. Douze académies seront créées contre 12 actuellement et ce dès janvier 2016 comme prévu par une nouvelle loi élaborée par la tutelle. Autrement, des académies vont fusionner alors que d'autres vont tout simplement disparaître. Une opération qui impose le redéploiement des effectifs selon les besoins de la nouvelle carte scolaire du pays. «Les fonctionnaires et les stagiaires seront mutés selon le nouveau découpage en vigueur aux académies nouvellement créées, aux services provinciaux ou aux établissements scolaires», stipule le nouveau texte de loi. Le même amendement dispose que la mutation est décidée sur demande des fonctionnaires intéressés. Que se passe-t-il alors si aucune demande n'est déposée ? Les mutations se feront alors d'une manière automatique par les académies régionales selon le besoin. Les mutations vont se faire dans un délai n'excédant pas les trois mois. 2016 pourra ainsi être l'année de la mobilité des ressources humaines non seulement dans le secteur de l'enseignement mais dans toute l'administration publique. Pour rappel, le gouvernement avait annoncé en juillet dernier un nouveau décret relatif à la mobilité des fonctionnaires. Cette annonce avait suscité l'appréhension des fonctionnaires et des syndicats, mais le gouvernement présente le dispositif comme une nécessité afin de faire face aux déficits en ressources humaines dans certaines administrations par le redéploiement du surplus dans d'autres.