Le nouveau gouvernement palestinien s'efforcera de préserver l'unité nationale du Peuple palestinien et de respecter les engagements pris dans le cadre du processus de paix, assure le Premier ministre. La Palestine dispose désormais d'une nouvelle équipe gouvernementale. Après le bras de fer de l'ancien Premier ministre avec le leader palestinien Yasser Arafat, qui a conduit à la démission de Mahmoud Abbas, ce changement constitue un nouveau virage dans la politique de l'autorité palestinienne. Le Premier ministre désigné Ahmad Qoreï a quasiment achevé la formation de son gouvernement. Au cours de cette semaine, il devrait obtenir l'aval du Parlement palestinien. La liste du gouvernement doit être soumise ce mardi ou mercredi à l'approbation du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement), dont M. Qoreï est le président sortant. La nouvelle équipe, composée de 24 membres, a déjà été approuvée par la principale formation palestinienne, le Fatah du président de l'Autorité Yasser Arafat. Ce dernier devrait disposer d'une influence marquante dans la nouvelle formation gouvernementale. Le cabinet sortant de Mahmoud Abbas, rappelle-t-on, avait tenté de disputer ses pouvoirs sur les questions sécuritaires. Dans le nouveau cabinet, le poste le plus clé est confié à un proche du Président Arafat, le général Nasser Youssef. Le poste de délégué aux affaires de sécurité a été supprimé. A ce propos, un millier de personnes, dont des agents de services de sécurité ont manifesté samedi à Gaza contre la domination de la vieille garde du Fatah dans le nouveau gouvernement et ont affirmé leur soutien à Mohammad Dahlane, qui était chargé de ce poste dans l'ancien gouvernement. Les ministres des Affaires étrangères Nabil Chaath, et des Finances Salam Fayad, garderont également leur poste. M. Qoreï, 66 ans, a affirmé que son gouvernement s'efforcerait de «préserver l'unité nationale». S'agissant du processus de paix, le nouveau Premier ministre a souligné qu'il applique les «engagements» pris. Dans ce cadre, il a proposé un cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens, mais il s'est heurté à une fin de non-recevoir du gouvernement d'Ariel Sharon qui exige avant toute chose le "démantèlement des infrastructures terroristes" par l'Autorité palestinienne et la mise à l'écart du président Arafat. Le «numéro un» travailliste Shimon Peres a souligné le «sérieux» de M. Qoreï estimant qu'Israël n'avait rien à perdre dans un tel cessez-le-feu et devait donner sa chance à celui qui avait été l'un des principaux architectes des accords d'Oslo de 1993. Sur le terrain, l'armée israélienne continue l'agression des Palestiniens. Depuis, l'arrivée d'Ariel Sharon, à la tête du gouvernement israélien, la situation s'aggrave jour après jour. Trois ans après le déclenchement de la seconde Intifada, le premier ministre israélien continue de persister et de signer, faisant fi du droit international, s'il en existe encore, des condamnations de la communauté internationale et des organisations des droits de l'homme et de l'appel de toutes les forces éprises de paix, pour respecter les accords conclus avec les Palestiniens. Vue comme un véritable espoir lors de sa présentation en juin, avec sa promesse de création d'un Etat palestinien d'ici 2005, «la feuille de route» du Quartette (Etats-Unis, ONU, Russie, Union européenne,) reste pour l'heure bloquée par les manœuvres israéliennes et la liste des morts de l'Intifada s'allonge chaque jour. Depuis, le 28 septembre 2000, plus de 2.417 Palestiniens et 860 Israéliens ont été tués, sans compter les blessés et les dégâts matériels. Cette politique raciste et belliqueuse d'Ariel Sharon a plongé la région dans la violence. Les Palestiniens vivent sur la crainte d'un raid des avions israéliens, des tirs des chars et des bouclages hermétiques alors que les Israéliens vivent avec la crainte d'un prochain attentat-suicide. Les Israéliens commencent à comprendre maintenant que leur sécurité ne pourrait, en aucun cas, être assurée au détriment de celle des Palestiniens. Le refus des pilotes à participer aux opérations militaires contre les Palestiniens la semaine dernière est un message clair dans ce sens pour le Premier ministre israélien Ariel Sharon.