Tel qu'il est conçu actuellement, le système marocain des retraites présente toutes les caractéristiques d'un modèle en voie de faillite. La prise de conscience de cet état des lieux est certes généralisée, mais les actions pour y remédier n'arrivent toujours pas à aboutir. Il faut reconnaître que la tâche à accomplir effraie plus d'un. Il s'agit bien d'un chantier énorme qui suscite beaucoup de passion. Tel qu'il est conçu actuellement, le système marocain des retraites présente toutes les caractéristiques d'un modèle en voie de faillite. La prise de conscience de cet état des lieux est certes généralisée, mais les actions pour y remédier n'arrivent toujours pas à aboutir. Il faut reconnaître que la tâche à accomplir effraie plus d'un. Il s'agit bien d'un chantier énorme qui suscite beaucoup de passion. Les enjeux économiques et sociaux d'une refonte générale sont de taille. Mais, il y a urgence. Le constat est sans appel : Dans les années à venir, le nombre des actifs sera insuffisant pour payer les pensions des inactifs. Si aujourd'hui, huit salariés assurent les allocations d'un retraité, dans douze ans, ils ne seront que deux. Le cas du Maroc n'est pas une exception. Un tel phénomène a été observé dans d'autres pays notamment en France. Il a même pris des proportions inquiétantes. Les chiffres disponibles auprès du ministère de l'Economie et des Finances indiquent que dans les prochaines années, l'augmentation du nombre des cotisants sera de 60% alors que pour les retraités, elle sera de l'ordre de 380%. Résultat des courses : le système actuel ne garantira pas les retraites des générations futures. Autres maux du système marocain, les difficultés rencontrées par les caisses de retraite, publiques ou privées qui n'arrivent pas à réaliser une rentabilité leur permettant d'honorer les engagements futurs. Si cette situation perdure, il est certain que le système court à sa faillite. Quelle est l'origine de cette situation ? Suivant les récents événements, tout porte à croire que les erreurs incombent aux personnes et non pas au système lui-même. On l'a dit, quand il y a de la mauvaise foi, le plus sophistiqué des systèmes est voué à l'échec. Les déboires notamment de la CNSS renseignent clairement sur les magouilles et les pratiques frauduleuses qui ont été la principale cause de la quasi-faillite de la vielle institution. Cela dit, c'est parce que la situation de la CNSS est devenue tellement flagrante, que les pouvoirs publics ont commandité une enquête. À fortiori, les autres caisses, à en croire les propos de quelques observateurs, baignent dans les mêmes problèmes si ce n'est plus. Il est peut-être temps d'engager des réformes de fond, surtout au niveau du management des caisses de retraite. Il faut donc ratisser large. Un projet de réforme a été proposé par le Ministère de l'Economie et des Finances, mais il est toujours bloqué au niveau de la Primature. C'est dire que les uns et les autres ne s'accordent pas sur l'efficacité des dispositions que comprend le projet de reforme en question.