L'injustice dont ont souffert plus de 90.000 pensionnaires retraités disparaîtra-t-elle enfin? C'est en tout cas ce qui semble se dégager du Conseil d'administration de la Caisse Marocaine de Retraite tenu mardi dernier. Présidé par le Ministre de l'Eco La CMR compte assurer une meilleure qualité des prestations en mettant fin à une injustice qui a régné depuis belle lurette en généralisant la réforme entamée en juin 97 aux anciens retraités. Au total, 191.325 fonctionnaires retraités dont 98.184 relevant du système de pensions civiles sont concernés. Le reliquat, soit 73.141, est composé de retraités du régime de pension militaire. Parmi les points du jour inscrits à l'ordre du Conseil figure la construction d'un nouveau siège de la CMR. Force est de constater qu'au Maroc le système des retraites souffre de certaines carences auxquelles il est désormais temps de remédier. En fait, il n'y a que 15 à 20% de la population qui sont couverts. Certes, du côté des fonctionnaires, tout le monde est couvert et on peut avancer que le système est maîtrisé. Les vrais problèmes se situent au niveau du secteur privé o moins d'un million sont couverts. En somme, le taux de couverture au Maroc reste très faible. Par ailleurs et d'une manière globale, il existe aujourd'hui une prise de conscience de la part des pouvoirs publics sur la réforme de la CNSS qui se débat encore dans des difficultés et de la CIMR qui sera en difficulté dans quelques années... à cet égard, M. Bendriss Benhamid, Directeur de la Caisse Marocaine de Retraite, dans une interview accordée à l'un de nos confrères, rassure qu'un comité intergouvernemental a été constitué pour plancher sur la réforme de ces établissements. En ce qui concerne la réforme de 1997 qui a été le point phare du Conseil, celle-ci sera généralisée à tous les retraités qui ont quitté l'Administration avant 1997. De même, tous les retraités vont bénéficier du même calcul de la pension. En vue d'éviter les discriminations, il sera procédé à l'intégration de la moitié des indemnités pour les uns, ceux qui avaient déjà obtenu les 50%, et 100% pour les autres, ceux qui avaient quitté avant 1990. Tout ceci ne sera pas sans effets sur la Caisse, étant donné que le coût global est estimé à 320 millions de DH. Force est de reconnaître qu'au-delà de son impact financier, il s'agit d'une opération de grande envergure parce qu'il faudra réviser les dossiers un par un.