À défaut de trouver un petit taxi, une Française a du faire de l'auto-stop pour se rendre du boulevard Mohammed VI à l'ancienne médina à Casablanca. Elle est tombée entre les mains de deux violeurs et voleurs. Boulevard Mohammed VI, à Casablanca. Il n'est pas encore tard, en ce dernier jour du mois de juillet, puisque les aiguilles des montres n'indiquent que 19h. Katy. K, une jeune Française, qui vient de quitter le quartier des Habous, après avoir acheté des effets vestimentaires traditionnels pour sa famille en France, s'est arrêtée en plein boulevard pour chercher un petit taxi. Un employé du marchand, qui l'avait aidée à porter la marchandise de la boutique au boulevard, se tenait près d'elle. Mais pas de taxi. Tous les taxis qui passaient étaient occupés. Les minutes passaient et cela faisait maintenant plus d'une demi-heure qu'elle attendait. Katy a commencé à se douter qu'elle ne trouverait pas de taxi vacant. Elle ne peut plus perdre davantage de temps. Katy a cru être en Europe où l'auto-stop est monnaie courante. Elle s'est tournée en direction de l'employé, qui commençait à s'impatienter, pour lui expliquer qu'elle allait faire de l'auto-stop. Il n'a pas compris et s'est contenté de hocher la tête. Ce qui importait pour lui était qu'elle parte. Soudain, Katy a remarqué une Peugeot Partner, qui venait dans sa direction. Elle a levé le pouce pour faire de l'auto-stop. La voiture s'est arrêtée. Deux jeunes hommes se trouvaient à bord. La belle blonde s'est adressée au chauffeur, lui demandant de la transporter à destination de Derb Taliane, juste à côté de la foire internationale, pas loin de la mosquée Hassan II. Avec galanterie, le chauffeur est descendu, lui a ouvert le coffre pour y mettre la marchandise et l'a invitée à prendre place sur le siège arrière. Son ami, qui se tenait à l'avant, s'est contenté de lui lancer un sourire. En cours de route, le chauffeur et son ami ont engagé la conversation. Katy s'est sentie rassurée en compagnie de deux jeunes hommes bien éduqués et instruits. Seulement, tout a changé en quelques minutes, quand le conducteur a tourné le volant vers une ruelle déserte. Arrêtant la voiture, il est descendu pour ouvrir la porte derrière et monter près de la belle blonde. Katy qui ignorait ses intentions lui a demandé ce qu'il voulait faire près d'elle. Sans lui répondre, il s'est jeté sur elle, commençant à l'embrasser. Elle a tenté de le repousser. Mais en vain. Son ami a tourné la tête vers eux, a brandi un couteau et lui a ordonné d'obtempérer sans opposer de résistance. Perturbée, elle leur a demandé de la laisser en paix. Seulement, les deux voyous n'écoutaient que leur désir, la violant à tour de rôle. Katy pleurait. L'un d'eux l'a giflée pour la faire taire. Après quoi, il a pris son sac à main pour le fouiller et mettre la main sur 431 dirhams et une carte bleue. Aussitôt, ils lui ont demandé de leur dévoiler le code. Elle n'a pas hésité. Conduisant la voiture vers le guichet automatique le plus proche, le chauffeur en a tiré une somme de mille dirhams. Enfin, ils l'ont faite descendre dans un quartier qu'elle ne connaissait pas pour démarrer à vive allure. Dans un état lamentable, Katy a demandé à quelques passants de lui indiquer le commissariat de police pour déposer plainte. Les éléments de la 4ème section judiciaire de la sûreté de Hay Hassani-Aïn Chok qui l'ont accueillie se sont penchés sur l'affaire. Avant d'entamer leurs investigations hors du commissariat, les enquêteurs ont montré à Katy plusieurs photos de malfrats ayant des antécédents judiciaires. En les scrutant, elle a fixé les yeux sur l'une d'entre elles. Quelques secondes plus tard, elle a crié : “C'est lui, voilà la photo de l'un d'eux“. Le chef de la brigade a récupéré la photo et a cherché l'identité et l'adresse du malfrat qu'elle avait indiqué. Il s'appelle N.A, né en 1980, célibataire, poursuivant ses études en deuxième année en prothèse dentaire dans une école privée, ayant un antécédent judiciaire pour vol et menace à l'arme blanche. Se dépêchant à l'adresse, ils ne l'ont pas trouvé. Il fallait attendre quelques heures pour qu'il les rejoigne à leur bureau. “C'est moi N.A, vous me recherchez ?“, leur demande-t-il. Lorsqu'elle l'a regardé, elle a sursauté de sa place. “C'est lui le conducteur, c'est lui“, s'exclama-t-elle. Feignant de rien comprendre à son histoire, N.A a demandé des explications. “Tu es accusé de viol, vol et menace à l'arme blanche“, lui lance le chef de la brigade. Le jeune homme a tout nié en leur expliquant qu'au moment de l'enlèvement et du viol de Katy, il était chez sa grand-mère, en compagnie de sa mère et qu'il n'était pas avec son ami. Seulement, il a bel et bien une voiture Peugeot Partner. Poursuivi pour viol et vol qualifié, N.A a été traduit devant la Cour d'appel de Casablanca. Et son ami ? Il continue de rejeter les faits et nie, par conséquent, avoir été en compagnie d'un ami puisqu'il était chez sa grand-mère. Mais la victime est certaine quant à l'identité de son violeur.