Abdelilah Rahilou, DTN de boxe, évalue le niveau des éléments marocains qualifiés aux J.O. d'Athènes. Pour lui, le parcours des pugilistes nationaux dépendra du tirage au sort du premier tour. Aujourd'hui Le Maroc : Comment se déroulent les préparatifs des boxeurs nationaux qui prendront part aux Jeux Olympiques d'Athènes ? Abdelilah Rahilou : Plus de place pour les préparatifs maintenant. A une quinzaine de jours du début des épreuves de boxe comptant pour les J.O., les jeux sont faits. Les préparatifs des éléments nationaux ont commencé il y a de cela une année et demie à peu près. Vous savez, c'est un délai qui peut paraître très long, mais qui demeure insuffisant puisqu'un minimum de 24 mois est requis pour une bonne préparation d'un athlète à un rendez-vous sportif aussi grandiose que les J.O. Cette durée a été cependant fructueuse puisque depuis plusieurs mois déjà, les Marocains ont pris part à de nombreuses compétitions, que ce soit au niveau africain qu'international. Les stages et concentrations se sont succédé, en Europe et à Cuba notamment. Le tout dernier, qui s'est déroulés dans le courant du mois de juillet en France, était particulièrement bénéfique pour l'équipe nationale, puisqu'il a permis aux pugilistes nationaux de se préparer conjointement avec les boxeurs français et cubains, également qualifiés à Athènes. Lors de ces combats, les Marocains se sont très bien comportés. Actuellement, nous sommes tous en concentration au centre des FAR à Rabat pour la toute dernière ligne droite des préparatifs. Maintenant, la balle est dans le camp des boxeurs. Quelles sont les étapes de qualification que les boxeurs nationaux ont suivies ? Les éliminatoires des Jeux Olympiques ont eu lieu sur le plan africain et se sont déroulées sur trois étapes. La première n'était autre que le tournoi de boxe entrant dans le cadre des Jeux africains qu'a abrités le Nigeria cette année. Pour des raisons politiques, les boxeurs marocains n'y ont pas pris part. Nous avions donc un handicap par rapport aux autres sélections africaines. Le second tournoi de qualification aux J.O. s'est déroulé à Casablanca en début de cette année. Heureusement pour nos boxeurs d'ailleurs qui ont saisi cette occasion pour rattraper leur retard. Sur les sept pugilistes qui ont réussi à décrocher leur billet pour Athènes, six l'ont fait à domicile, soutenus par leur public. Il s'agit de Redouane Bouchtouk, Hicham Mesbahi, Tahar Temsamani, Hicham Nafil, Miloud Aït Hammi et Rachid Haddaf. Le dernier à se qualifier donc est Hamid Aït Bigrad, qui a brillé lors du troisième et dernier tournoi de ces éliminatoires organisé au Botswana. Comment évaluez-vous les chances des pugilistes nationaux engagés au tournoi olympique? En boxe, la chance joue un très grand rôle.Aucun pronostic ne pourrait se faire avant le tirage au sort des combats. A Sydney, en 2000, personne ne pariait sur Tahar Temsamani. Mais ce dernier a pu bénéficier d'un tirage au sort très favorable qui lui a permis de se retrouver en demi-finale et de décrocher une médaille de bronze. La même chose est arrivée au Français Brahim Asloum qui a finalement été sacré champion olympique et a pu monter sur la plus haute marche du podium. La même chose pourrait arriver à Athènes. Le comportement de tout boxeur durant les mois qui précèdent la compétition entre bien évidemment en compte pour juger de sa capacité et son aptitude à percer dans un tournoi aussi prestigieux. Lors de votre dernier stage en France, vous avez vu évoluer de nombreux boxeurs qualifiés aux J.O. Comment pourriez-vous évaluer leur niveau ? A l'occasion de nos nombreux stages et concentrations, nous étions en contact direct avec de nombreuses équipes nationales. Tous les directeurs techniques sont unanimes à dire que le niveau à Athènes sera beaucoup plus relevé que celui du tournoi olympique de Sydney en 2000. une nouvelle génération de boxeurs a éclos. Au Maroc, à part les Temsamani, Nafil et Mesbahi, les autres sont de jeunes boxeurs qui manquent d'expérience. Prendre part à ce genre de manifestation ne pourrait leur être que bénéfique.