Abdelilah Rahilou, directeur technique de l'équipe nationale de boxe, est satisfait de la prestation de ses pugilistes lors des championnats d'Afrique qui se sont déroulés dernièrement à Yaoundé. Il dévoile les grandes lignes de son programme. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Comment évaluez-vous la prestation de l'équipe nationale lors des championnats d'Afrique de boxe ? Abdelilah Rahilou : Je suis content de mes boxeurs. Ils ont assimilé le travail technique que je leur avais inculqué. Tout le groupe est passé actuellement à un niveau supérieur techniquement. La nouvelle préparation physique a également porté ses fruits. Les éléments de l'équipe nationale ont pu faire cinq ou six combats d'affilée sans que leur condition physique n'en souffre. Ces championnats d'Afrique m'ont également montré beaucoup de choses. Je me suis rendu compte que la marge de progression de certains boxeurs est plus grande que je ne la croyais. Tout le monde savait que Tensamani et Mesbahi étaient forts. Après cette compétition africaine, ils ont démontré qu'ils ont encore plus puissants. La concurrence était-elle ardue? Oui. Nous avons combattu contre les Algériens qui ont de grands moyens à leur disposition. Ils s'entraînent d'ailleurs à Cuba, un pays où la boxe est une tradition. Les Tunisiens se sont entraînés, quant à eux, en Roumanie où ils venaient d'effectuer un stage qui leur a beaucoup profité. Quant aux Botswanais, ils ont un Cubain comme entraîneur. Une chose est désormais sûre, la boxe en Afrique a pris une autre dimension. Le niveau est devenu très élevé. Mais cela ne nous a pas empêché de briller dans cette compétition. Vous venez d'évoquer deux boxeurs que le public connaît bien, Temsamani et Mesbahi en l'occurrence, qu'en est-ils des jeunes ? Les sept pugilistes marocains qui ont pris part à cette compétition ont tous été médaillés, alors qu'ils étaient à leurs premiers combats internationaux. Aït Himmi Miloud par exemple est un jeune de 22 ans qui a battu un Algérien et un Botswanais avant de s'incliner en demi-finale. Il est quand même monté sur le podium. Les autres boxeurs n'ont pas plus d'expérience que lui. Mais je pense qu'ils ont tous été motivés par l'arrivée du professionnalisme au Maroc. De quoi s'agit-il exactement ? Khalid Rahilou, l'ancien champion du monde travaille actuellement sur la création d'une ligue professionnelle de boxe. Les boxeurs marocains sont donc très conscients des horizons qui s'ouvriront devant eux. Ils peuvent désormais évoluer à un échelon supérieur. L'introduction du professionnalisme au Maroc ne pourrait que relever le niveau des amateurs, tant sur le niveau régional qu'international. Quel est le programme de l'équipe nationale ? Plusieurs combats internationaux sont prévus. Le but en est de permettre aux pugilistes nationaux de mieux se préparer pour les compétitions à venir. Ainsi, un stage prévu à Athènes dans les jours à venir vient d'être annulé. Comme mes boxeurs ont fourni un grand effort à Yaoundé, j'ai préféré les laisser au repos. Dans notre programme, figurent également des combats internationaux en Espagne en juin. Nous visons deux grandes compétitions, à savoir les Jeux Panarabes de septembre à Alger, les qualifications des Jeux Olympiques d'Athènes en janvier 2004 à Casablanca. Qu'en est-il des compétitions nationales ? C'est la base de tout mon travail. Le championnat du Maroc se déroulera en juin et pourra aboutir à la constitution d'une deuxième équipe nationale «B». Mon objectif est d'avoir trois sélections nationales : «A», «B» et «juniors». Quel rôle jouent les clubs ? Un rôle très important. C'est pour cela que le plus urgent à présent est de former les entraîneurs. Le niveau des boxeurs nationaux, qui seront alors dotés de capacités techniques et physiques meilleures, augmentera automatiquement. Il ne faut pas également omettre de développer les équipements des salles. C'est un travail en profondeur, en quelque sorte, qui demande beaucoup d'application.