Abdallah Kadiri, secrétaire général du PND, ne mâche pas ses mots. Le PND n'a jamais été favorisé par l'administration, il en a même été la victime, à travers une tentative de scission, dit-il. De ce fait, le scrutin de liste est le bienvenu et le parti table sur 10 à 15 % de sièges dans le futur Parlement. Aujourd'hui le Maroc : C'est jeudi que doit vous être remis le projet du découpage électoral. Quelles suggestions avez-vous faites pendant sa préparation ? Abdallah Kadiri : D'abord, il y a lieu de souligner que conformément à nos engagements au PND et à nos accords dans le cadre du wifak, nous avons opté pour le choix du consensus. Il ne s'agit pas d'un projet de loi qui puisse supporter des surenchères politiques. Pour ce qui est des élections, il s'agit d'avoir à l'esprit la réussite du processus en cours et d'aller de l'avant. Le projet de découpage qui nous sera soumis doit tenir compte de nos remarques qui devraient permettre une meilleure visibilité pour les électeurs et pour les candidats et minimiser les frais et l'émiettement des circonscriptions. Ce que je peux vous dire c'est qu'on a défendu le scrutin de liste parce qu'il répond à l'évolution du pays et on espère pouvoir affiner davantage le processus. N'estimez-vous pas qu'en tant que parti ayant bénéficié des faveurs de l'administration pendant longtemps, le scrutin de liste vous sera préjudiciable ? Ecoutez, vous devez savoir que le PND et depuis sa création a été victime de l'administration. Les gens de l'administration par le passé incitaient les électeurs à voter contre le PND, même quand notre adversaire était un socialiste ou un communiste. On a pu résister et la scission qui a été fomentée contre la direction légitime du parti, car on voulait justement nous museler. Mais par notre persévérance et notre militantisme, nous avons dépassé ces obstacles et notre parti est en mesure aujourd'hui de dire que le PND a réussi sa restructuration et son implantation dans les régions. Ceci pour dire qu'à aucun moment le scrutin de liste ne nous fait pas peur. On travaille maintenant pour les derniers réglages de notre programme électoral et notre stratégie en la matière. Le choix des candidats se poursuit le plus normalement du monde dans la transparence et la clarté. Est-ce à dire que vous n'avez pas de problème de têtes de liste ? Le PND n'est pas un parti de leaders et de zaâmates. On a des cadres valables pour mener à bien notre mission. Le choix des têtes de liste se fait au niveau des fédérations et le bureau politique et les instances partisans habilitées se penchent sur cette question pour donner l'aval. On a retenu une bonne partie de têtes de listes et leurs adjoints, mais rien n'est encore définitif puisque le découpage électoral n'est pas encore définitif. Les congrès régionaux sont presque terminés, le week end dernier nous étions dans le Nord, et bientôt on aura fait le tour. Et la liste de nos candidats sera bouclée elle aussi, en tenant compte des derniers réglages qui vont être apportés au découpage électoral. A vous entendre parler, on se dit que le PND n'a pas de problèmes… Le PND est structuré, il n'y a pas de doute là-dessus. On est présent à travers les régions parce que l'on s'identifie à ce qu'il représente comme valeurs identitaires et authentiques. On défend plus le monde rural et l'environnement parce que nous considérons qu'ils constituent des matrices principales pour le développement de notre pays. Les problèmes, on peut en avoir comme toute autre structure vivante. Mais on les règles de façon démocratique…La preuve, on est bien implantés dans les régions… Et si l'on vous pose la question sur vos chances dans les prochaines élections… Vous savez que c'est difficile de répondre à ce genre de questions. Mais si tout se passe dans les règles de l'art, le PND peut aisément avoir 10 à 15% des sièges. Vous le dites parce que les résultats des législatives françaises vous galvanisent… La victoire de nos amis de la droite française nous permet de voir avec plus de sérénité nos chances et on fera tout pour que cette victoire nous soit utile auprès de nos électeurs… Cela dit, nous n'avons pas attendu ces élections françaises pour faire nos simulations, bien au contraire. Et quelles ont été vos propositions lors de la réunion de la commission chargée des médias publics ? On veut que tout se passe dans le cadre de la concertation. L'essentiel pour nous au PND est que le message politique soit mieux perçu pour éviter un taux d'abstention record. Il faut qu'on se mette ensemble pour les passages télévisés des dirigeants politiques dans les médias publics apportent du nouveau dans leur contenu, mais aussi dans la manière de les faire passer. Nous espérons que les deux chaînes aient ce souci d'égalité et que l'ensemble des partis politiques soient en mesure de proposer des choses novatrices pour réhabiliter le politique qui dépasse le cadre des élections…