Au Maroc, le piratage continue d'avoir le vent en poupe. Le BMDA, organisme censé protéger les droits d'auteur, fait ce qu'il peut. La récente étude du Business Software Alliance (BSA) a hissé le Maroc au rang de paradis du piratage informatique. En 2003, le taux de piratage a frôlé les 73 %. Un pourcentage faramineux pour un pays qui aspire pourtant au développement économique et social. Le Bureau marocain des droits d'auteur (BMDA) est censé juguler l'expansion de ce phénomène international. Le Maroc non seulement fait partie des vingt pays qui ont le taux le plus élevé dans le monde dans le piratage mais figure également en huitième position sur les 23 pays de la zone Afrique et Moyen-Orient. Créé par le décret du 8 mars 1965, le BMDA est placé sous la tutelle du ministère de la Communication et a comme mission principale l'assurance de la protection des oeuvres littéraires et artistiques. Doté d'une personnalité civile et d'une autonomie financière, cette organisme a du mal à arrêter cette hémorragie. Sur le terrain, le BMDA n'arrive toujours pas à protéger les intérêts moraux et matériels des auteurs de production scientifique, littéraire ou artistique. L'action de cette organisme reste timide par rapport aux prouesses des pirates suivants à la loupe les dernières sorties artistiques et les logiciels les plus récents sur le marché informatique. Les moyens nécessaires pour la lutte ou du moins la limitation des dégâts font également défaut, ce qui fait du BMDA un gendarme sans armes. L'arsenal juridique de lutte contre le piratage est toutefois renforcé à travers l'adoption d'autres conventions internationales. Le Maroc a adhéré à la Convention de Berne relative à la protection des œuvres littéraires et artistiques, administrée par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et à la Convention universelle sur les droits d'auteur administrée par l'UNESCO. Actuellement, la créativité continue de pâtir de l'exploitation illégale des oeuvres littéraires et artistiques. L'environnement propice à la promotion de la culture et des arts se trouve alors dans le collimateur des pirates. Si le terrain de la créativité se rétrécit comme peau de chagrin, le consommateur, quant à lui, trouve dans la piraterie une bouffée d'oxygène et continue de faire ses emplettes à Berb Ghallef en faisant fi des droits d'auteur. La solution se trouve peut-être dans la réconciliation des deux intérêts.