En 2001, le taux de piratage des logiciels au Maroc a atteint 61 % contre 60% un an auparavant. Business Software Assistance table sur un taux de 45 % en 2005. BSA hausse le ton et menace de ne plus se limiter à la seule sensibilisation. Au Maroc, Business Software Alliance (BSA) passe à la vitesse supérieure. Après une campagne de sensibilisation à travers les différents supports médiatiques, mais aussi à travers des correspondances adressées directement aux utilisateurs et aux revendeurs de logiciels, c'est de l'étape judiciaire qu'il s'agit actuellement. Aujourd'hui, c'est à la fin de la boucle de l'exercice que sont arrivés les membres de la BSA au Maroc, comme tient à le souligner Samir Bennani, porte-parole de BSA pour l'Afrique du Nord. Les actions en justice se sont multipliées durant la dernière année. Ainsi, selon le porte-parole de BSA, plus de six sociétés privées ont déjà été contrôlées par un huissier de justice accompagné d'un expert en informatique. Dans le détail, parmi trois d'entre elles qui utilisaient des logiciels piratés, une a accepté de conclure un accord à l'amiable. «Les deux autres opérant respectivement dans le secteur du tourisme et de l'industrie doivent choisir entre la signature d'un éventuel accord ou s'attendre à voir leurs dossiers introduits en justice dans les deux semaines qui viennent», lance Samir Bennani. Concernant les trois autres sociétés, BSA attend de recevoir les rapports des experts et des huissiers pour décider du chemin à emprunter. Aussi, il est prévu que plus de six autres sociétés privées subissent des contrôles du genre dans moins de deux semaines. Par ailleurs, selon les conclusions de l'étude IPR (International Planning and Research) sur le piratage des logiciels au Maroc, le taux reste stable aux environs 61 % contre 60 % en l'an 2000. Les pertes quant à elles passent de 6 millions de dollars à quelque 5,5 millions de dollars. «Le taux de piratage est resté stable grâce outre à une présence sur le terrain, à un suivi dans nos actions de sensibilisation». Et d'ajouter, « nous avons voulu, en procédant à un contrôle au niveau des sociétés utilisatrices, montrer, contrairement à ce qui a été dit, que la loi ne s'applique pas seulement aux revendeurs mais aussi aux utilisateurs finaux». En 1995, le taux de piratage a été de 82%. La BSA espère le ramener à 45 % à l'horizon 2005. Dans le cadre de son action, BSA a signé une convention avec le Bureau Marocain de Droits d'Auteurs (BMDA) en vertu de laquelle BMDA effectue des visites de sensibilisation au sein de sociétés privées. Durant les différentes visites effectuées, les délégués du BMDA exposent le nouveau texte de loi et expliquent le rôle du bureau dans le processus d'application de ces textes. Dans le monde, le taux de piratage des logiciels ne cesse d'augmenter passant ainsi de 37 % en 2000 à 40 % au titre de l'année écoulée. Les pertes ont paradoxalement connu une baisse. Elles sont passées de 11,75 milliards de dollars en 2000 à 10,95 milliards de dollars en 2001. L'étude en question permet aussi d'avoir des éléments de comparaison géographiques. En Afrique par exemple, le Maroc présente un taux de piratage supérieur de deux points à celui de l'Egypte et de vingt-trois points par rapport à l'Afrique du Sud.