Le rapport sur les attentats contre New York et Washington a été publié jeudi. On sait déjà qu'il dénonce la faillite des services de renseignements et épargne l'Irak. De nouveaux rebondissements en perspective. Déjà le 16 juin, la commission d'enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001 avait publié un rapport préliminaire concluant à l'absence de preuves d'une coopération active entre le régime de Saddam Hussein et la nébuleuse terroriste d'Oussama Ben Laden. Le soir du mardi 6 juillet, la même commission a confirmé en indiquant ne pas être au courant de nouvelles informations prouvant l'existence d'une coopération entre l'Irak de Saddam Hussein et Al-Qaida, relançant la polémique avec la Maison-Blanche. La commission insiste dans son rapport final, rendu public jeudi, pour une importante refonte des services de renseignements mis en cause pour leur non-compétence à combattre le terrorisme, un des thèmes majeurs de la campagne de réélection du président Bush. Il s'agirait de la première refonte des services de renseignements depuis la création de la CIA sous la houlette d'Allan Dulles en 1947. La commission leur reproche une absence de coordination et une trop faible prise en compte de la menace terroriste jusqu'aux attentats, aussi bien sous la présidence démocrate de Bill Clinton que sous celle du républicain George W. Bush. La plupart des conclusions contenues dans le document final de quelque 600 pages ont déjà été rendues publiques dans 17 rapports intermédiaires des enquêteurs, qui sont particulièrement sévères pour la CIA et le FBI (police fédérale). Le rapport recense dix occasions manquées par les administrations Bush et Clinton pour repérer ou déjouer les attentats, selon le Washington Post de mercredi. Les enquêteurs en attribuent six à l'Administration Bush et quatre à celle de son prédécesseur. Ils reprochaient à l'Administration Clinton de ne pas avoir plus activement cherché à éliminer Oussama Ben Laden après les attentats contre deux ambassades américaines en Afrique en 1998 et le destroyer USS Cole en 2000. Sous l'Administration Bush, les occasions ratées concernent surtout la défaillance de la CIA à adjoindre deux des 19 pirates de l'air du 11 septembre 2001 sur une liste de terroristes. Cependant, le rapport de la commission ne tranche pas sur la question de savoir si les attentats auraient pu être évités, selon les mêmes responsables. Mais pour le président Bush, la publication très largement médiatisée du rapport final de la commission, qu'il avait refusé dans un premier temps de créer, est beaucoup plus risquée en pleine campagne pour sa réélection. Cependant, les rebondissements en relation avec ce dossier continuent. D'abord par la propagation d'informations affirmant qu'une dizaine des auteurs de l'attaque de 2001 ont transité par le territoire iranien, avec la bienveillance des garde-frontières. Ensuite, il semblerait que quatre des cinq kamikazes ayant embarqué à l'aéroport international Washington Dulles le matin du 11 septembre 2001 avaient été écartés pour subir des contrôles de sécurité supplémentaires, après avoir fait sonner un détecteur de métaux, mais qui ont finalement été autorisés à monter à bord, selon un enregistrement des caméras de vidéo-surveillance. La cassette a été transmise à l'AP par le cabinet d'avocats Motley Rice, à la veille de la publication du rapport final de la commission chargée de faire la lumière sur les événements du 11 septembre 2001. Le cabinet représente les familles de certains survivants qui poursuivent des compagnies aériennes et des entreprises de sécurité pour leur responsabilité dans les attaques. Certains détails sur la vidéo sont difficiles à percevoir. Mais ce qu'elle montre concorde avec une description antérieure de la commission. Les recommandations des dix membres de cette dernière, cinq démocrates et cinq républicains, portent surtout, selon des responsables anonymes de l'Administration, sur une restructuration des services de renseignements avec la création d'un poste ministériel coiffant les quinze agences civiles et militaires ainsi que leur budget de 40 milliards de dollars.