Les services de renseignement syriens et libanais sont derrière l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre du Liban, Rafiq Hariri, indique le rapport de la commission d'enquête internationale des Nations-unies, rendu public dans la soirée de jeudi à New York. Vu la complexité de l'attentat, il est difficile d'imaginer que les services de renseignement syrien et libanais n'aient pas été au courant, précise le rapport, qui relève que les services des deux pays avaient préalablement mis sous écoute Rafic Hariri et pris le soin de brouiller une antenne de télécommunications près du lieu de l'explosion. Le rapport, qui fait également état de "manque de coopération substantielle" de la part des autorités syriennes lors des investigations de la commission, estime que l'enquête doit être poursuivie avec la collaboration des services et de la justice libanais et la coopération de la Syrie. A cet égard, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, propose dans une lettre d'accompagnement au Conseil de sécurité de proroger jusqu'au 15 décembre le mandat de la commission d'enquête. Le chef de la commission, le magistrat allemand Detlev Mehlis, a remis son rapport jeudi matin à M. Annan. Il devra présenter ce mardi un rapport aux membres du conseil de sécurité. L'attentat, qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais, le 14 février dernier à Beyrouth, avait également tué 20 autres personnes. La commission d'enquête avait été créée le 7 avril dernier par la résolution 1595 du conseil de sécurité dans le but d'identifier les auteurs, commanditaires, organisateurs et complices de cet attentat. L'enquête, rappelle-t-on, avait déjà conduit à l'arrestation de plusieurs chefs des services de renseignements libanais.