L'Italie toute entière crie au scandale dimanche au lendemain de la défaite de sa sélection (2-1) face à la Croatie, accusant les arbitres de la rencontre du groupe «g» du mondial d'avoir changé le cours du match en refusant deux buts aux azzurri. «C'est du vol!», s'indigne en «une» le Corriere della sport. «Arbitrage scandaleux», lui fait écho l'autre grand quotidien sportif italien, la Gazzetta dello sport. Même son de cloche dans Il giornale, qui, sur une photo d'un joueur italien allongé sur le terrain, écrit en grosses lettres «voleurs de buts». «C'est une confirmation du fait que nous ne sommes personne sur le plan international (...). nous n'avons aucun poids politique», déplore franco Sensi, président du club de l'AS Rome, dans les colonnes du Corriere della sport. L'Italie a finalement décidé de ne pas porter plainte auprès de la fédération internationale de football (FIFA) au sujet des buts refusés. Mais cela n'a pas fait taire les critiques des commentateurs et des joueurs à l'encontre de l'arbitre anglais Graham Poll et du juge de touche danois Jens Larsen. «Chez nous, ce genre d'arbitres on les met sur le bûcher», lance ainsi le défenseur et capitaine de la squadra paolo Maldini au Corriere della sera. Pendant ce temps, les chaînes de télévision italiennes ne cessent de rediffuser à l'envie les images des deux buts annulés. Selon les experts en ralentis, l'arbitre a eu tort de siffler le hors-jeu sur le premier but refusé de Christian Vieri. Le second but a été annulé car Filippo Inzaghi aurait préalablement tiré le maillot d'un adversaire croate - ce que conteste la presse italienne. «C'est la première fois que je vois un juge de touche prendre une décision sur une action qui s'est déroulée dans la surface de réparation», assure le milieu de terrain Angelo di Livio. Les journaux italiens n'ont d'ailleurs pas tardé à relever que le juge de touche en question avait déjà officié lors de la finale de l'Euro 2000 entre l'Italie et la France, affirmant que ses « erreurs » avaient alors valu à la squadra une défaite 2-1. Mais la presse ne se contente pas de s'en prendre aux arbitres, et critique vivement le sélectionneur Giovanni Trapattoni, coupable à ses yeux de ne pas avoir aligné d'entrée de jeu deux pointes devant le numéro 10 Francesco Totti. « Combien d'erreurs mon cher Trap? », fait mine de s'interroger la Gazzetta della sport. Après la défaite de samedi et la victoire du Mexique, dimanche face à l'Equateur (2-1), l'Italie est condamnée à la victoire jeudi contre les mexicains si elle veut être certaine de se qualifier pour les huitièmes de finale. • Shasta Darlington (Reuters)