Au banc des accusés se tient un quadragénaire, fquih de son état, qui aidait les enfants d'un douar de la commune rurale Tassrirt, circonscription de Tafraout, à apprendre par cœur le Coran. Il est accusé d'attentat à la pudeur sur des enfants. Un avocat de la partie civile a pris la parole et s'est dit surpris par le fait de présenter ce mis en cause devant la chambre correctionnelle alors qu'il devait, en principe, être présenté devant la chambre criminelle près la Cour d'appel. Il demande à la Cour de se prononcer « incompétente » de statuer sur ce dossier qui doit être mis entre les mains des magistrats de la chambre criminelle. En effet, selon l'enquête qui a été menée par les éléments de la gendarmerie royale, l'affaire a éclaté quand le père d'un enfant s'est présenté pour porter plainte incriminant le fquih d'avoir abusé sexuellement de son fils. Ce dernier a affirmé, de son côté et en présence de son père, que le fquih lui faisait des attouchements. Il a précisé qu'il déboutonnait son pantalon et lui enlevait le slip pour abuser de lui sans pénétration. C'est la même version que d'autres victimes ont racontée aux gendarmes quand elles ont été identifiées et auditionnées. Arrêté et soumis aux interrogatoires, le fquih a nié avoir abusé des enfants qu'il considère comme ses propres fils. Devant le tribunal, il nie toujours et clame son innocence. Il explique qu'il s'agit uniquement d'un coup monté par ses ennemis qui avaient l'intention de le chasser de la mosquée. Cependant, quatre autres enfants attestent avoir été abusés par le mis en cause tout en détaillant ce qu'ils avaient enduré. Le père de l'un d'eux affirme que le fquih le sollicitait de temps en temps pour permettre à son enfant de passer la nuit chez lui puisqu'il vit tout seul, sans compagnon. Mais, jamais, selon le témoin, il n'a imaginé que le fquih pouvait abuser sexuellement de son enfant. Verdict : 3 ans de prison ferme.