De nouvelles affaires de pédophilie secouent la ville de Tétouan. Deux instituteurs sont accusés d'attentat à la pudeur sur près d'une trentaine de filles. L'association "Touche pas à mon enfant" s'est constituée partie civile. Le phénomène dramatique de la pédophilie prend de plus en plus d'ampleur au Maroc. Les cas de pédophilie augmentent d'une manière vertigineuse surtout dans le milieu scolaire. Jeudi 27 juillet 2006. La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Tétouan s'est penchée sur l'examen de deux nouvelles affaires de ce genre. Deux instituteurs de deux établissements primaires publics sont accusés d'abus sexuels sur des filles dont l'âge varie entre six et huit ans. Le premier mis en cause est Abdellah, instituteur au groupe scolaire Amsa, dans la commune Zaouia Sidi Kacem, caïdat Beni Saïd, relevant de la circonscription de la wilaya de Téouan. Marié et père de trois enfants, cet homme âgé de 56 ans est accusé d'attentat à la pudeur sur des élèves de la classe du CP. Il a été arrêté en juin dernier à la suite des plaintes déposées par les parents de six victimes. Selon le PV de la police, les petites filles sont victimes d'attouchements sexuels. «Durant le cours, il m'appelle par mon nom. Je m'approche de son bureau. Il demande aux autres élèves de se mettre au-dessous de la table pour les empêcher de voir. Il me touche en utilisant son pénis. Il poursuit pendant un long moment. Après quoi, il me demande de regagner ma place», raconte à la police l'une des victimes dans un langage enfantin très touchant. Les autres victimes ont fait la même déclaration. Le prévenu, en détention, n'est pas de la région. Il a travaillé auparavant à Taroudant, puis à Sidi Kacem en 1985 avant de prendre ses fonctions en 1993 à l'école Amsa à Tétouan. L'autre instituteur, impliqué dans la deuxième affaire de pédophilie, s'appelle Mohamed, travaillant à l'école Ibn Bouja à Fnideq. Le mis en cause est également accusé d'abus sexuels sur des petites filles de moins de huit ans. «Ce qui leur fait subir est pire que le premier mis en cause. Il abusait d'elle au sein de la classe à l'heure du cours. Après quoi, il leur donne un dirham chacune. C'est atroce et horrible de la part d'un instituteur», s'indigne Hafsa El Ouahabi, l'avocate de la victime, membre de l'association "Touche pas à mon enfant", qui s'est portée partie civile dans ces deux affaires de pédophilie. «Il m'appelle par mon nom, j'avance vers son bureau. Il appelle deux autres filles et il leur demande de surveiller les autres élèves. Il demande à ces dernières de se mettre sous la table. Il m'enlève mon pantalon et me touche avec sa main et son pénis…», relate une victime, à la police. Marié et père de quatre enfants, le prévenu âgé de 59 ans a été arrêté en juin dernier suite à des plaintes déposées par les parents de 18 victimes. «La pédophilie gagne du terrain. Cette situation inquiète beaucoup les parents qui ne savent plus quoi faire pour protéger leurs enfants. Il faut combattre ce phénomène pernicieux avec tous les moyens», souligne Najat Anwar, présidente de l'association "Touche pas à mon enfant". Très émus, plusieurs avocats de la ville de Tétouan ont décidé de soutenir les familles des victimes. Par ailleurs, les deux mis en cause ont été déférés devant la justice. Le procès, qui a débuté le jeudi 27 juillet, a été reporté au 14 septembre 2006.