Comme d'habitude, la dernière semaine du mois de Ramadan, les familles marocaines se préparent pour la célébration de la fête de l'Aïd El Fitr. C'est un moment privilégié de retrouvailles familiales, de convivialité et de tradition. Ainsi, qui dit préparatifs dit dépenses supplémentaires, consacrées, essentiellement, à l'achat de vêtements et de pâtisseries traditionnelles. Rush sur les magasins- de prêt-à-porter et de chaussures Ces derniers jours du Ramadan, les file d'attente et les bousculades ont atteint leur apogée devant les magasins de prêt-à-porter et de chaussures pour enfants. Au centre-ville de la capitale économique, les mères de familles ne s'embarrassent pas pour autant pour effectuer les achats vestimentaires pour l'Aïd El Fitr, notamment la nuit. «Je préfère acheter maintenant pour avoir un meilleur choix et obtenir un meilleur prix», nous confié Yasmine, femme au foyer et mère de deux garçons. Au quartier Maârif à Casablanca, les magasins de marques étrangères ne désemplissent pas. Les magasins proposent de nouveaux arrivages, de nouvelles collections pour enfants. «Je viens toujours au quartier Maârif pour acheter des habits de l'Aïd pour mes deux enfants. Les boutiques offrent un très large choix. Elles proposent de nouvelles collections et toutes les dernières tendances», souligne Amina, fonctionnaire et mère de deux filles. L'habit traditionnel à l'honneur Plusieurs ont préféré se rabattre sur les couturières au lieu d'acheter du prêt-à-porter. À l‘ancienne médina de Salé, le commerce de l'habit traditionnel s'anime. Plusieurs commerçants proposent une multitude de modèles: caftans, kandoura, jellabas ou encore des jabadors. «J'ai deux filles et un garçon. Mon pouvoir d'achat ne me permet pas de les habiller au prêt-à-porter. Nous avons opté pour des tenues confectionnées chez la couturière de la famille», indique Nadia, employée dans une société. Les couturières sont débordées de travail. Elles doivent répondre aux demandes des clients pour livrer la commande dans les délais. «La majorité des clients demandent leurs habits avant la Nuit Sacrée», explique Hassna, une couturière. «Les commandes ont triplé cette année par rapport à l'année dernière. Il m'est arrivé de refuser des commandes, au risque de fâcher mes clients, car à ce rythme-là, je ne pourrai pas leur livrer leurs commandes avant l'Aïd El El Fitr». Malgré le refus des commandes, Khadija risque malgré tout de passer une nuit blanche la veille de l'Aïd. Ainsi, les prix des tenues varient selon la qualité du travail, les schémas de broderie et les tissus utilisés. Une djellaba pour femme faite main varie entre 1.500 et 2.500 DH. Alors qu'une jellaba simple pour femme exigeant moins de travail du «maâlem» varie entre 600 et 1.000 DH. Les magasins de gâteaux pris d'assaut Les embouteillages de fin de Ramadan ne se limitent pas aux magasins de vêtements. Les pâtisseries regorgent elles aussi de clients venus pour acheter autant de gâteaux qu'ils le peuvent, pour garnir leurs tables le jour de l'Aïd. Commander les gâteaux reste une solution idoine pour des centaines de femmes happées par le travail à l'extérieur. Kenza, une jeune fonctionnaire, préfère acheter les gâteaux au lieu de les préparer chez elle. «Entre le travail et la cuisine il ne me reste plus de temps pour préparer les gâteaux chez moi», affirme-t-elle. Les confectionneuses de gâteaux ont trouvé elles aussi leur chance dans ce commerce très rentable. Elles proposent leurs produits aux voisines travailleuses ou aux membres de leurs familles, à des prix concurrentiels par rapport à ceux pratiqués dans les pâtisseries. «Le prix des gâteaux varie selon les ingrédients et les matières utilisés. À titre d'exemple, les prix des gâteux faits à base de noix ou d'amandes sont un peu élevés», explique Houda, une confectionneuse de gâteaux à Rabat.