· Pâtisseries, fruits et légumes, les plus prisés · Le prix de certaines denrées en hausse · Le carnet de commandes des couturiers plein dès la première semaine de Ramadan Le commerce marche plutôt bien depuis le début du mois de Ramadan au grand souk d'Agadir. Tout le long de la journée, ce marché, situé derrière les remparts aux couleurs ocre, connaît une fébrile activité surtout du côté des étalages de denrées alimentaires. Dès l'entrée du marché, par la porte n° 5, l'œil est attiré par des montagnes de chebbakia, de galettes (mellaouis) de baghrir (galettes aux mille trous), de pain… A l'occasion de cette période de Ramadan, des femmes, pour la plupart, se sont reconverties dans le métier de la pâtisserie, de manière à se faire un peu d'argent et assurer les dépenses de la famille. Mais la matière première est de plus en plus chère. Aussi le gain est réduit paradoxalement à une charge de travail très lourde. «Je commence ma journée à 4 heures du matin pour préparer ma marchandise avec l'aide de deux autres femmes», explique Najia, l'une des commerçantes. Pour celle-ci, un peu plus loquace que les autres, la recette quotidienne ne dépassera pas 200 DH avec pour bénéfice net 120 DH après de longues heures au souk, assise sur un petit tabouret de fortune jusqu'à bien au-delà de 18 heures. Outre les pâtisseries et différentes viennoiseries, certaines commerçantes proposent de petits sachets de pois chiches trempés et épluchés prêts pour la harira. Une manière de faciliter la vie à la femme active qui en dehors de son travail doit cuisiner et tout préparer en un temps très court. Mais tous les produits mis en vente particulièrement en cette période de Ramadan ne constituent pas la marchandise qui attire le plus les clients du souk. Même en fin de journée, à quelques minutes de la rupture du jeûne, les légumes et les fruits sont les plus prisés. Certains acheteurs, en raison de la frustration engendrée par plusieurs heures d'abstinence, semblent même atteints par une boulimie d'achats. Pourtant le prix des denrées est plus élevé comparativement à la même période l'an dernier. Et pour certains produits comme la tomate, ils ont plus que doublé. En effet, l'an dernier ce fruit était vendu autour de 1 DH/kg durant le mois de Ramadan. Ce prix varie cette année entre 3 et 5 DH/ kg. Une flambée que les commerçants expliquent par la rareté de l'eau dans la région. Il faut dire également que ce n'est pas la période de pleine production. Déjà la fête Outre les étalages de légumes, les boutiques des couturiers traditionnels sont très fréquentées depuis le début du mois de Ramadan. Les clients pensent déjà à la fête. De fait, le carnet de commandes pour la veille de l'Aïd est d'ores et déjà plein dès la première semaine du mois sacré.