José Maria Aznar a annulé un entretien qu'il devait avoir lundi à Madrid avec le leader du parti conservateur britannique, Iain Duncan Smith, à propos de Gibraltar. Le torchon commence à brûler entre le gouvernement espagnol et les conservateurs britanniques au sujet du rocher de Gibraltar. Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a annulé un entretien qu'il devait avoir lundi à Madrid avec le leader du parti conservateur britannique, Iain Duncan Smith. Les Espagnols, qui entendent être intraitables sur la question, ont pris cette mesure après avoir appris que M. Duncan Smith prévoyait également de se rendre dans la colonie britannique dans l'extrême sud de la péninsule ibérique, quelques heures à peine après son entrevue avec Aznar. Après s'être fait notifier qu'il n'était pas le bienvenu à Madrid, le chef du parti conservateur britannique «Tory» a indiqué qu'il ne changerait pas d'avis et décidé d'annuler, purement et simplement, son déplacement dans la capitale espagnole qui s'inscrivait dans le cadre d'une tournée dans certaines capitales de l'union européenne. Les tories rejettent toute discussion avec les Espagnols sur l'avenir de Gibraltar. La presse britannique s'est empressée de surfer sur cette nouvelle vague, affirmant que l'entretien Aznar –Smith a été annulé parce que le leader conservateur britannique refusait d'assouplir sa position sur Gibraltar. La position des conservateurs britanniques est loin de faire l'affaire des Espagnols dans le dossier de Gibraltar. Ces derniers demandent purement et simplement la suspension des négociations en cours entre Madrid et Londres, et n'envisagent aucunement un quelconque partage de souveraineté sur ce territoire, souhait actuel de Madrid, qui lorgne à terme vers une récupération totale du rocher. Les conservateurs britanniques avaient pesé de tout leur poids lors de la visite, il y a une semaine, de José Maria Aznar à Londres, pour discuter avec son homologue britannique Tony Blair principalement de l'avenir de Gibraltar. Gibraltar, rocher de 6km2, est devenu une colonie britannique en 1713 aux termes du traité d'Utrecht par lequel l'Espagne a cédé «à perpétuité» sa souveraineté sur ce territoire à la couronne britannique. Les négociations ont été relancées entre les deux pays en 2001 pour parvenir à un accord sur le statut du rocher et la dernière réunion entre les chefs des gouvernements des deux pays n'a pas permis d'entrevoir une issue imminente. Le Maroc suit de près ces négociations. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaissa a relevé au Parlement l'existence de «similitudes» entre la situation de Gibraltar et l'occupation par l'Espagne des villes marocaines de Sebta et Mellilia et des îles avoisinantes. Pour M. Benaissa, «les aspects de similitude sont tous réunis», d'autant plus que les preuves présentées par le royaume d'Espagne pour le recouvrement de sa souveraineté sur Gibraltar sont les mêmes que le Maroc défend dans sa quête pour la récupération de ses présides occupés. Le ministre a rappelé que le Maroc avait, en 2001 déjà, bien avant la parution d'informations sur les négociations en cours à l'époque entre l'Espagne et la Grande-bretagne sur Gibraltar, adressé de la tribune de l'assemblée générale des Nations unies, un «appel pressant» à l'Espagne en vue d'entamer des discussions sur la situation des deux présides occupés. Ce faisant le Maroc s'inscrivait dans le sillage des accords intervenus entre la Chine et la Grande-bretagne au sujet de Hong Kong et entre Pékin et Lisbonne à propos de Macao.