La modernisation de l'agriculture marocaine constitue un pilier stratégique du Plan Maroc Vert. Et ce puisqu'il vise le développement d'une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d'investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d'agrégations équitables. Et ceci ne peut se faire sans un accompagnement solide d'une offre de l'énergie assurant le développement de tout le secteur. Le ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement souligne que l'analyse des intensités en gaz à effet de serre au Maroc a permis de mettre en place des mesures d'efficacité énergétique dans le secteur de l'agriculture afin de maîtriser la consommation finale énergétique relative à ce secteur et réduire les impacts sur l'environnement. C'est dans ce cadre que le pompage solaire a fait son entrée dans le secteur de l'agriculture. Un pas capital dans la promotion de la production agricole tout en économisant les énergies et en respectant l'environnement. Le programme national de pompage solaire, lancé il y a tout juste un an, est très ambitieux. Il a été élaboré suite à un partenariat entre le ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, l'Agence de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE) et le Groupe Crédit Agricole. Au ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, on souligne que ce programme vise à permettre aux petits et moyens agriculteurs de s'équiper, à l'aide d'une subvention du fonds de développement énergétique de pompes à eau fonctionnant à l'électricité produite à partir de panneaux solaires, dans le but d'améliorer leur rendement et production, tout en économisant l'eau et l'énergie. En effet, la subvention prévue ne dépasse pas 50 % du coût de l'installation dans la limite de 75.000 dirhams par projet et reste tributaire de la réalisation par l'agriculteur d'une installation d'irrigation au goutte-à-goutte, selon la même source. Ce programme, mobilisant une enveloppe de 400 millions de dirhams, prévoit l'installation d'un parc de 3.000 systèmes photovoltaïques de pompage par an, dont la puissance totale cumulée installée serait de 15 MW-Crête (puissance d'un panneau photovoltaïque par unité de temps). L'Etat pourrait ainsi récupérer le montant de l'aide accordée dans le cadre de ce programme sur trois à cinq ans à travers l'économie réalisée sur les charges de la Caisse de compensation allouées au gaz butane, selon le ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement. Le secteur agricole représente environ 13% de la consommation énergétique nationale, concentrée principalement aux niveaux des équipements d'irrigation, des tracteurs et moteurs, des séchoirs et des bâtiments d'élevage, selon l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.