MM. Fouad Douiri, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, et Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, viennent d'animer une conférence de presse afférente au programme national de promotion du pompage solaire dans les projets d'économie d'eau en irrigation. Il s'agit au fait, comme l'avaient affirmé les deux ministres, de rendre compte de ce projet prometteur et de mettre aussi l'accent sur le fait que le pompage solaire est un choix stratégique pour le Maroc. Emanant de plusieurs considérations dont une facture énergétique assez conséquente et des ressources en eau de plus en plus rares, ce choix renvoie à une certaine réconciliation, voire une certaine convergence entre la stratégie nationale de l'efficacité énergétique et celle relative à l'économie de l'eau en agriculture. Ce choix renvoie aussi à la convention signée lors des dernières assises de l'agriculture tenues à Meknès le 23 avril dernier. Des assises au cours desquelles l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et le Crédit agricole ont procédé à la signature d'une convention pour le développement du pompage solaire. Une convention qui verse dans le sens d'une consommation énergétique durable dans les exploitations agricoles. Et pour simple rappel, cette convention vise la mobilisation de 400 millions de dirhams pour la réalisation d'un programme de pompage solaire visant à permettre aux petits et moyens agriculteurs de s'équiper de pompes à eau fonctionnant à l'électricité produite à partir des panneaux solaires. Et ce, dans la perspective d'aboutir à une amélioration et des rendements et de la production, tout en tendant à une économie certaine en termes d'eau et d'énergie. Et c'est justement en ce sens que lors de la conférence de presse, M. Fouad Douiri a tenu à préciser que l'économie d'énergie à travers le pompage solaire a le mérite de permettre aux agriculteurs d'avoir accès à une énergie gratuite et à l'Etat de réduire les charges de la Caisse de Compensation allouées au gaz butane. D'autant plus que, d'un côté, le Maroc jouit d'un gisement solaire considérable avec plus de 3000 heures par an d'ensoleillement avec une irradiation de près 5 kWh/m2/jour. De l'autre, les prix des panneaux solaires ont subi des baisses considérables durant les cinq dernières années. Pour rappel aussi, le secteur agricole représente environ 13% de la consommation énergétique nationale dont la facture s'est élevée à 104 milliards de dhs. Pour sa part et retraçant, lors de cette conférence de presse, les tenants et aboutissants de ce programme, M. Aziz Akhannouch a estimé que le partenariat entre les ministères de l'Energie et de l'Agriculture donnera des résultats «très positifs» à partir de 2014. A préciser qu'en vertu de cette convention, la subvention qui serait débloquée par le Fonds de développement agricole ne doit pas dépasser 50% du coût de l'installation dans la limite de 75.000 dirhams, soit 5 hectares, et est conditionnée par un certain nombre de préalables dont, entre autres, le recours aux techniques d'irrigation économes en eau, l'utilisation de systèmes intégrés de pompage solaire et l'obtention d'une attestation d'approbation préalable délivrée par les services compétents du ministère.