C'est acté. Une nouvelle alliance politique voit le jour au Parlement. Comme l'avait annoncé ALM dans son édition du week-end dernier, l'opposition à la Chambre des conseillers vient d'officialiser un accord sur la présentation de propositions communes d'amendements du projet de loi de Finances 2014. L'accord a été trouvé lors d'une rencontre qui a réuni Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM (Parti authenticité et modernité), Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP (Union socialiste des forces populaires) et Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC (Union constitutionnelle). La rencontre a également connu la participation des présidents des groupes parlementaires des quatre partis politiques à la Chambre de conseillers. Majoritaire à la deuxième Chambre, l'opposition choisit ainsi de faire front commun contre le projet de budget. Même si le gouvernement reste serein sachant pertinemment que le projet reviendra dans tous les cas à la première Chambre pour une deuxième lecture où il dispose d'une majorité confortable, le cabinet Benkirane devrait chercher à trouver un terrain d'entente avec l'opposition. Alors que les amendements de cette dernière ne sont pas encore prêts, il est quasi certain que l'USFP et l'Istiqlal reprendront une bonne partie de leurs amendements rejetés par le gouvernement à la Chambre des représentants. Dans une déclaration faite à l'issue de la réunion des secrétaires généraux des quatre partis politiques concernés, Larbi Mahrachi, membre du groupe parlementaire du PAM, a déclaré que la réunion a porté sur la coordination des groupes de l'opposition et la présentation d'amendements communs concernant le projet de budget. «Nous avons abordé la coordination entre nos partis politiques respectifs actuellement ainsi que pour l'avenir», a-t-il fait savoir. Le G4 regroupant le PAM, l'Istiqlal, l'USFP et l'UC est donc officiellement né. Les amendements communs ne seront-ils que le début d'une alliance politique en prélude des prochaines échéances électorales ? Tout porte à croire en effet que les quatre partis politiques ne vont pas s'arrêter à une simple coordination parlementaire. Face à un PJD (Parti de la justice et du développement) qui a du mal à trouver une alliance solide ni au Parlement ni sur le plan local, le G4 tente bien de se positionner comme une véritable alternative alors que toutes les formations politiques ont déjà les yeux tournés vers les élections locales annoncées en 2014. A noter que le PAM et l'UC avaient tenté l'expérience de la fameuse alliance pour la démocratie, communément appelée G8, à la veille des élections législatives anticipées de 2011 sans grand succès. Il ne faut pas oublier également le PS (Parti socialiste) et le Parti travailliste qui ont depuis fusionné avec l'USFP. Le G4 aura ainsi comme première mission de faire oublier l'expérience du G8. L'arrivée de l'USFP et l'Istiqlal renforce en tout cas les chances du G4.