Le PAM, le RNI et l'UC sont en pleine gestation pour faire naître une nouvelle alliance qui commencerai d'abord par une coordination de leur exercice parlementaire en opposition. Ces trois partis, noyau du G8, souhaitent aujourd'hui rattacher à leur cause l'USFP. Mais la tâche n'est pas si acquise. Pour le PAM, la coordination entre les composantes de l'opposition est probable à tout moment. «Nous avons toujours prôné une action concertée en opposition en ce qui concerne toutes les positions communes. Mais jusqu'à ce jour nous sommes qu'au stade de concertation entre les chefs de groupes parlementaires. Il y a des tentatives de part et d'autre, le débat est ouvert, mais rien d'officiel et de définitif n'est encore décidé», a indiqué à ALM Milouda Hazib, députée PAM et membre de son bureau politique. Pour Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC, son parti n'a aucune réserve par rapport au fait de travailler en commun accord avec tout autre parti. Mais selon M. Abied, la question des alliances et de la coordination, c'est au sein du gouvernement qu'elle se pose. C'est une question structurante liée à son programme et s'imposant comme un outil d'Etat. «L'opposition ne peut pas se faire de manière systématique parce que ses composantes n'appartiennent pas à un même pôle. Il faut respecter les spécificités et l'identité de chaque parti», souligne-t-il . Et d'ajouter : «Mais un minimum de concertation est indispensable». Même son de cloche chez le RNI. «L'exercice d'une vrai opposition impose une réelle coordination en ses partis», souligne Anis Birou, porte-parole du parti. Selon lui, il existe plusieurs affinités et points communs entre les partis de l'opposition, ce qui constitue la base d'une alliance stratégique à long terme. En effet du point de vue de l'approche et du discours, tous les partis de l'opposition semblent avoir une même vision. «Il s'agit d'une opposition constructive, dont l'objectif est de veiller à ce qu'il n'y ait pas de dérives de la part du gouvernement. Nous encouragerons tout ce qui est positif, nous contrôlerons le travail du gouvernement et comparerons ses actions par rapport à son programme», indiquent-ils tous en substance. Et ils entendent s'opposer à tout ce qui est contraire au projet de société auquel croit leurs partis. Et c'est là que les divergences émergent, et de manière plus aiguë chez l'USFP. Ce dernier vit en pleine crise interne. Même son groupe parlementaire trouve du mal à choisir un style d'opposition. Au point que Ahmed Zaidi, le chef du groupe parlementaire, menace de démissionner (voir encadré P5). Hamid Jamahri membre du bureau politique de l'USFP, va plus loin avouant l'existence au sein même de l'USFP d'approches pas tout à fait homogènes. Selon lui, il y a d'un côté une tendance qui projette l'avenir dans le cadre d'un pôle moderniste libéral qu'on pourrait nommé de courant social libéral. Et d'un autre côté, il y a une tendance nostalgique, qui s'attache aux origines de l'USFP et souhaite la création d'un front de gauche avec des valeurs universelles et de défense des libertés, etc. «Maintenant, je peux dire que c'est dans le cadre de l'opposition institutionnelle que les rapprochements et les connivences sont possibles notamment en ce qui concerne le travail quotidien au sein du Parlement, comportant entre autres des positions par rapport aux lois à adopter», souligne M. Jmahri. Et de conclure : «Mais l'alliance stratégique demande du temps, de la réflexion. Il faut que l'USFP récupère son identité, sa force et l'adhésion populaire».