L'introduction en bourse de 20% du capital de la banque centrale populaire (BCP) représente un atout considérable pour la première institution bancaire du Maroc. Ce processus d'ouverture est sans conteste le fruit d'un processus de reformes en profondeur initié au cours de ces dernières années par cette entreprise. L'introduction en bourse de 20% du capital de la banque centrale populaire (BCP) représente un atout considérable pour la première institution bancaire du Maroc. Ce processus d'ouverture est sans conteste le fruit d'un processus de reformes en profondeur initié au cours de ces dernières années par cette entreprise. Les performances ont été au rendez-vous. Elles ont été saluées par l'agence internationale de rating ( Standard & poor's). L'épisode de l'affaire Laraki, qui n'a pas gêné la marche de la banque, relève désormais du passé. Au-delà de ces retombées économiques et financières, cette opération ambitieuse va booster la bourse de Casablanca qui en a vraiment besoin pour sortir d'une morosité qui dure depuis plusieurs années. Or, l'avenir de tissu économique marocain se trouve dans la capitalisation boursière qui signifie transparence et rigueur. Mais pour le moment, le nombre de sociétés introduites en bourse ne dépassent pas 53. Très peu pour un pays dont l'économie veut être attrayante pour les investisseurs étrangers. Comment pousser les entreprises nationales à s'ouvrir sur la bourse et à orienter l'épargne nationale vers cette dernière ? Là est toute la question. Le Maroc a vécu, au plus fort de la période des privatisables qui a précédé l'alternance de 1998, une certaine effervescence boursière. Mais cette dynamique a fait vite de s'éteindre pour laisser la place à un tassement persistant. C'est que cette activité était artificielle. La bourse de Casablanca était considérée comme un casino et un lieu de spéculation où pour 10.000 investis en actions, on était sûr de gagner le double sinon plus. Le tarissement de la source des sociétés privatisables a induit un dur retour à la réalité. Un réveil douloureux qui s'est traduit par plusieurs années de disette boursière. Ce n'est que récemment que le bâtiment moderne de l'avenue des FAR a commencé à sortir de sa léthargie, à la faveur des bons résultats réalisés par les entreprises introduites en bourse et à l'annonce de l'arrivée de la banque centrale Populaire et de Maroc Télécom. Deux opérations d'envergure qui sont de nature à donner un nouvel élan à la place financière de Casablanca. Les performances des économies modernes et solides se mesurent à l'aune de la vitalité de leurs places financières. Les autorités marocaines, qui ont fait le pari de moderniser et d'assainir leurs rouages économiques, ont fort à faire pour rétablir le moteur de la confiance. Il s'agit de faire en sorte que la bourse de Casablanca soit la plaque tournante de toute transaction économique ou financière. Une question de temps peut-être. En attendant, l'économie nationale, encore dominée par des entreprises familiales frileuses et l'adage de “vivons cachés vivons heureux“ ainsi que par le poids grandissant de l'informel, se fait en dehors des circuits du management moderne et limpide.