Le veto américain, opposé à un projet de résolution exigeant qu'Israël n'exile pas le Président Arafat, montre la partialité scandaleuse de Washington à l'égard de la politique de Sharon. Les Etats-Unis d'Amérique ont montré une autre fois leur partialité scandaleuse à l'égard de la politique raciste et belliqueuse du Premier ministre israélien Ariel Sharon. En effet, Washington a opposé mardi son veto à un projet de résolution déposé par des pays arabes au Conseil de sécurité des Nations unies et exigeant qu'Israël n'exile pas le Président palestinien Yasser Arafat. Le projet de résolution, rédigé par le délégué palestinien auprès de l'Onu, Nasser al-Kidoua, et soutenu par des pays arabes, «exige qu'Israël, puissance occupante, s'abstienne de tout acte de bannissement et cesse toute menace à la sécurité du président élu de l'Autorité palestinienne». Les décideurs de la Maison Blanche ont ainsi voté contre la paix dans la région. Onze Etat membres du Conseil ont voté en faveur du texte et trois autres, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Bulgarie se sont abstenues après plusieurs heures de consultations qui n'ont pas permis de dégager un compromis acceptable pour les Etats-Unis ainsi que pour la Syrie, qui parrainait le document. Le veto américain n'était pas une surprise pour les observateurs. Pour justifier leur comportement qui va à l'encontre de la paix et la stabilité dans toute la région, les Américains ont avancé que le texte soumis au vote n'indiquait pas les groupes palestiniens tenus pour responsables des récents attentats-suicide en Israël. C'est la loi du plus fort, dans tous ses sens. «Cette résolution ne prenait pas clairement position contre les actions de ces groupes terroristes et n'appelait pas à une action résolue contre eux », a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Onu, John Negroponte, en référence aux organisations palestiniennes Hamas, Djihad islamique et Brigades des martyrs d'Al Aksa. Ces groupes palestiniens, évoqués par Washington comme raison de la sortie du veto, ne réagissent qu'après la provocation de l'armée israélienne ou pour se venger après la liquidation physique d'un des leurs. D'ailleurs, l'autorité palestinienne a toujours condamné tous les actes de violence qui visent les civils innocents dans les deux camps. Réagissant au veto américain, le principal négociateur palestinien, l'ancien ministre Saëb Erekat, a déclaré: «C'est un jour sombre pour les Nations unies et pour le droit international. J'espère qu'Israël ne l'interprétera pas comme un droit de tuer le président palestinien Yasser Arafat». Avant le vote, PARIS avait annoncé que la France ne ferait pas obstacle au projet de résolution. "Le projet de résolution ne nous pose pas de problème, il nous convient", avait déclaré Hervé Ladsous, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Lors des débats de lundi, Terje Roed-Larsen, coordinateur spécial de l'Onu pour le processus de paix au Proche-Orient, a estimé que de nouvelles effusions de sang étaient inévitables si les plans de paix, enlisés, n'étaient pas rapidement relancés. Il faut dire que depuis l'élection du Premier ministre israélien Ariel Sharon, la paix et la stabilité ont cédé la place aux armes et à la violence. Depuis lors, les Palestiniens sont assiégés et affamés sur leur propre terre. Les bouclages des territoires occupés ont asphyxié l'économie palestinienne, les barrages imposés par l'armée israélienne, à chaque passage, ne font qu'intimider les familles palestiniennes. Tous les rapports des organisations humanitaires, des droits de l'homme et autres accablent l'Etat sioniste et son Premier ministre actuel. Mais, le silence des grandes puissances interpelle à plus d'un titre. Plus d'un demi-siècle de souffrance. Des milliers de morts, de blessés et énormément de dégâts matériels. A chaque fois qu'il y a une initiative pour débloquer la situation et instaurer la paix dans la région, les Israéliens manœuvrent pour entraver le processus. Jusqu'à quand ? Telle est la question que se pose tous les esprits épris de paix dans le monde entier.