L'Assemblée générale de l'ONU a voté, vendredi dernier à une large majorité une résolution exigeant qu'Israël renonce à expulser le Président palestinien Yasser Arafat. L'ONU condamne Israel. Le texte a été adopté vendredi par 133 voix pour, 4 contre et 15 abstentions. Les Etats-Unis ont voté contre, avec Israël. L'intervention américaine s'est encore exercée, cette fois au bénéfice d'Israël. Ce comportement de Washington intervient trois jours après le veto opposé mardi dernier à un projet de résolution déposé par des pays arabes au Conseil de sécurité des Nations unies et exigeant qu'Israël n'exile pas le Président palestinien Yasser Arafat Mais la résolution, adoptée, vendredi, par l'assemblée générale de l'ONU, n'a pas force de loi. Car elle n'émane pas du Conseil de sécurité. La partialité américaine, en faveur de la politique du Premier ministre israélien Ariel Sharon, est devenue scandaleuse. Jeudi, le Président américain Georges W. Bush a été explicité dans son soutien inconditionnel aux décideurs de Tel Aviv. Il a déclaré que « les Palestiniens doivent comprendre que, s'ils veulent la paix, ils doivent avoir une direction engagée à 100 % à combattre le terrorisme ». C'est la formule selon laquelle l'agresseur est présenté comme victime et vice-versa. Le Premier ministre israélien pratique, en toute impunité, le terrorisme d'Etat, agresse les civils palestiniens, asphyxie l'économie palestinienne par les bouclages hermétiques et exténue la population palestinienne. Et en fin de compte, ce sont les Palestiniens, selon Bush, qui doivent combattre le terrorisme. De quel terrorisme s'agit-il ? Le Président américain oublie les efforts et les sacrifices consentis ainsi que les concessions faites par le leader palestinien pour instaurer la paix et mettre un terme à la violence, sous toutes ses formes, dans la région. Arafat a déployé des trésors de persuasion pour convaincre les Israéliens d'un retour à « la paix des braves », en invoquant Rabin. Déjà lancée par son conseiller à la sécurité, Djibril Radjoub, le président palestinien a réitéré une offre de cessez-le-feu. Mais les Israéliens optent pour le langage des armes et du feu, renvoyant ainsi le processus de paix aux calendes grecques. Dimanche, Israël tentait une contre-offensive diplomatique après la résolution de l'assemblée générale de l'Onu adoptée vendredi à la quasi unanimité l'appelant à s'abstenir de toute action menaçant le dirigeant palestinien Yasser Arafat. Le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom s'est rendu à New York pour participer aux travaux de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies. « Il va tenter d'éviter que la « majorité automatique » dont disposent les pays arabes à l'ONU ne se traduise par une nouvelle cascade de résolutions anti-israéliennes », a affirmé à la radio publique son conseiller Yaki Dayan. M. Shalom doit notamment rencontrer des représentants de la Tunisie, du Maroc et d'autres pays arabes, ainsi que ceux du Pakistan et de l'Afghanistan. Il entend promouvoir la lutte anti-terroriste et la normalisation des relations d'Israël avec une trentaine de pays. Il doit aussi discuter avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell du tracé du prochain tronçon de la ligne de sécurité qu'Israël construit en Cisjordanie pour empêcher des infiltrations de kamikazes. Sur le terrain, l'armée israélienne a pénétré dans le secteur autonome de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et démoli une maison, selon une source sécuritaire palestinienne. Enfin, 10.000 travailleurs de la bande de Gaza ont été autorisés à retrouver leurs employeurs en Israël, mais seuls 5.636, mariés et âgés de plus de 35 ans, ont effectivement franchi le terminal routier d'Erez, conformément aux mesures sécuritaires limitatives fixées par l'armée. Par ailleurs, plusieurs milliers d'Israéliens ont défilé samedi à Tel Aviv pour protester contre la politique du gouvernement d'Ariel Sharon en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza et pour appeler à la fin de l'occupation des territoires palestiniens. Au cours des trois dernières années, Tsahal a réoccupé la plupart des villes de Cisjordanie. Des interdictions de déplacement ont aussi été imposées à des civils et des raids ont été fréquemment menés en vue de procéder à des arrestations.