Israël cherche à exiler Arafat pour enterrer définitivement le processus de paix. Le Conseil de sécurité devait poursuivre ses consultations sur un projet de résolution visant à exiger qu'Israël revienne sur sa décision. Washington menace de sortir son veto. Le gouvernement israélien continue ses manœuvres pour renvoyer le processus de paix aux calendes grecques. Chaque fois que les Palestiniens entreprennent une initiative de nature à débloquer la situation et mettre un terme à la violence, le Premier ministre israélien Ariel Sharon répond par le langage du feu et des armes et les Etats-Unis d'Amérique sortent le fameux veto si le Conseil de sécurité de l'ONU est saisi de l'affaire. Mardi, Tel Aviv a rejeté une proposition de trêve formulée par un conseiller du dirigeant palestinien Yasser Arafat. Et sur le terrain, la machine de guerre de Sharon poursuit la liquidation physique des cadres palestiniens, tuant un membre du Jihad islamique en Cisjordanie. Sa mort porte à 3.480 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada fin septembre 2000, dont 2.598 Palestiniens et 819 Israéliens. Le même jour, à New York, le Conseil de sécurité de l'Onu devait poursuivre ses consultations à huis clos sur un projet de résolution présenté par le groupe arabe et visant à «exiger» qu'Israël revienne sur sa décision de «se débarrasser» du leader palestinien, Yasser Arafat. Ce Projet de résolution, qui est soutenu par des pays arabes, exige d'Israël qu'il n'exile pas le président Arafat et qu'il ne lui fasse aucun mal. Et comme à l'accoutumée, les décideurs de la Maison Blanche menacent d'y opposer leur veto. Par la voix de leur représentant permanent, John Negroponte, les Etats-Unis, alliés inconditionnels d'Israël, ont dit n'être «pas prêts à soutenir la résolution dans sa forme actuelle». La décision de soumettre le texte au vote a été prise lundi soir au terme d'une journée de débats animée au cours de laquelle plus de 40 représentants se sont exprimés pour condamner la décision du cabinet de sécurité israélien de se débarrasser d'Arafat par des moyens non précisés. Arafat est maintenu par l'armée israélienne en résidence forcée depuis 20 mois dans son quartier général à Ramallah. La décision du cabinet de sécurité de «se débarrasser» de lui a suscité une vague de protestations internationales ainsi que parmi les Palestiniens. La Syrie, principal parrain de ce texte au nom des pays arabes non alignés, a dévoilé des modifications de dernière minute afin de recueillir davantage de soutien. Mais, selon des observateurs, les modifications apportées au texte ne permettraient probablement pas d'éviter un veto américain. Et tant que les Etats-Unis d'Amérique n'exercent pas de fortes pressions sur le gouvernement de Tel Aviv, il n'y aura pas de paix dans la région. La proposition palestinienne de «cessez-le-feu pour une période indéfinie pour permettre aux deux parties de s'asseoir et de discuter d'un règlement définitif» est une initiative de bonne volonté pour instaurer la paix dans la région. Le rejet d'Israël explique que Sharon a opté pour la guerre, quel que soit le prix à payer. Même si des civils innocents tombent chaque jour dans les deux camps, Sharon persiste et signe. Depuis son arrivée aux commandes à Tel Aviv, il cherche à exterminer par sa politique raciste et belliqueuse la population palestinienne, oubliant que la sécurité des Israéliens ne pourrait être assurée au détriment de celle des Palestiniens. Il pratique le terrorisme d'Etat en toute impunité et traite le leader palestinien de « terroriste professionnel ». Par cette formule, il transforme la victime en agresseur pour berner l'opinion publique internationale qui ne cesse de condamner les pratiques terroristes de l'armée israélienne.