Casablanca est appelée à choisir. Sombrer dans l'anarchie et la malpropreté, ou revenir au strict respect des normes urbaines. Casablanca est en passe de perdre ses critères d'urbanisme et son charme de grande métropole, plaque tournante de l'économie nationale. Complètement désorganisée, malpropre, à tel point que les immondices sont devenus une partie de son patrimoine. La capitale économique du pays arrive aujourd'hui devant un carrefour où le choix est décisif. Sombrer dans une désorganisation totale avec tout ce que cet état de choses occasionne, pour les habitants, l'environnement et l'image du premier pôle économique du royaume. Ou revenir au strict respect des normes urbaines. Et avec le centre régional des investissements, qui sera opérationnel vers la fin de cette année, Casablanca est appelée à être dans l'air du temps. Face à cette situation, le wali du Grand Casablanca, Driss Benhima passe à l'action. Après l'opération de la campagne contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace publique, qui a été couronnée par un grand succès, le wali s'attèle sur l'étape suivante. Celle de l'assainissement solide de la ville. Et toujours « doucement mais fermement ». Dans ce cadre, M. Benhima vient d'adresser une lettre à l'ensemble des élus et des présidents des communes de la région du Grand Casablanca en les sommant de prendre sérieusement en charge la question de la propreté de la ville. En plus, ce secteur d'assainissement solide relève des attributions des collectivités locales, selon la charte communale de 1976. L'initiative du wali rappelle la lettre royale adressée par feu Sa majesté le Roi Hassan II au ministre de l'intérieur, incitant son département à s'occuper de la propreté des villes par l'organisation des campagnes dans ce sens. La problématique des déchets est vécue à Casablanca avec beaucoup d'acuité. Cet état des lieux est dû à l'importante poussée démographique, croissance de sa population et exode rural massif, au changement du mode de vie de la population ainsi qu'aux processus soutenus d'urbanisation et de développement socio-économique. La production de ces déchets est variable d'une zone à l'autre. Ils se composent d'ordures ménagères, industrielles et médicales. Ces détritus sont collectés et éliminés dans une décharge publique, ne répondant à aucune norme environnementale et hygiénique, à quelques kilomètres de la ville. Outre certains dépotoirs, crées dans des quartiers périphériques, en l'absence d'une collecte organisée et rigoureuse. L'état actuel de cette décharge et ces points noirs favorise la multiplication des germes pathogènes et de certains vecteurs de maladies, rongeurs, insectes.... De plus, de nombreux troupeaux d'ovins et de bovins y viennent régulièrement s'y nourrir. Quant aux déchets industriels, ils sont éliminés, soit au niveau de la décharge publique ou au niveau de sites aménagés dans l'enceinte des unités industrielles. Il faut toutefois souligner l'absence de moyen de contrôle de la gestion de ces déchets par les industriels qui généralement ne procèdent à aucun traitement avant leur évacuation. Pour ce qui est des déchets médicaux, qui se composent de déchets à risque et de déchets ménagers ou assimilables, l'élimination se fait au niveau de la décharge publique ou par enfouissement, à l'exception de quelques hôpitaux, qui disposent d'incinérateurs pour l'élimination des déchets à risque. La question est plus que jamais d'actualité. L'initiative du wali permettra-t-elle de dépasser cette situation.