Le dernier réajustement ministériel s'est traduit par le départ de plusieurs ministres mais aussi par la suppression de certains départements, dont celui des Télécommunications qui ne figure nulle part dans la nouvelle architecture gouvernementale. Mais où est passé le ministère des Télécommunications ? Avant le dernier «réajustement technique» du gouvernement, ce dernier faisait partie de l'ex-ministère du Commerce, de l'Industrie et des Télécommunications. Aujourd'hui, ce dernier devient celui du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau. Et le département des télécoms ne figure nulle part en tant qu'entité gouvernementale. S'agit-il d'un choix délibéré ? Rien n'est encore sûr. À la veille du remaniement, le poste de «ministre des Télécommunications» a été bien proposé au parti de l'Union démocratique (UD). Mais son secrétaire général, Bouazza Ikken, s'est opposé à la participation alléguant que ce portefeuille qui lui avait été proposé était "un ministère subalterne"…! Il n'empêche que le problème reste toujours posé. Quel avenir donc pour ce département qui ne semble guère avoir les faveurs de certains politiciens ? De sources autorisées, on indique que le département des télécoms se trouve, pour le moment, sous la tutelle du nouveau ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau. Une annexion par «défaut», puisque le sort réservé à ce département n'est pas encore tranché. Plusieurs scénarii se profilent à l'horizon : soit la réduction de ce département à une simple direction rattachée au ministère de l'Industrie, soit son rattachement à la primature, soit la réhabilitation de ce département en ministère autonome. Une hypothèse peu probable, puisqu'elle devait logiquement intervenir au même moment que le dernier réajustement. Cette situation pose néanmoins un autre problème, celui de l'opportunité de l'existence même de ce département au niveau gouvernemental. Dans le milieu des télécoms, les avis restent partagés. Certains estiment que l'absence d'autorité de tutelle n'influence pas la marche du secteur. On estime que L'ANRT se présente, en effet, comme l'institution phare du secteur et qu'un simple organe administratif peut faire l'affaire. Pour d'autres en revanche, il est primordial de rectifier le tir du dernier réajustement et accorder une place de choix à ce département. À l'appui de cette thèse, deux arguments : d'une part, les grandes réalisations législatives entamées mais surtout à venir. De l'autre, la nécessaire présence d'une autorité de tutelle forte qui puisse chapeauter le travail des multiples organes intervenant dans le secteur: département de la poste, technologie de l'information et des télécommunications (ex-SEPTI), l'ANRT, ect. Quelle que soit le sort réservé à ce département, la question se pose surtout en termes de visibilité pour les acteurs d'un secteur considéré, depuis quelques années, comme «priorité nationale». Mercredi dernier en effet, les parlementaires devaient débattre de la loi 55/01, texte modifiant les dispositions de la loi sur la libéralisation du secteur. Un débat qui a été reporté (probablement jusqu'au mois d'octobre), puisque le nouveau ministre ne maîtrise pas encore le dossier. Une situation qui ne devrait pas durer longtemps, puisque les décrets d'attribution devraient voir le jour incessamment pour régler cette question de compétence. Patience.